Décédé le 10 mars 2021 en Allemagne des suites d’un cancer du foie, le Premier ministre ivoirien Hamed Bakayoko a été inhumé ce vendredi 19 mars à Séguéla sa ville d’origine.
Le Premier ministre Hamed Bakayoko inhumé ce vendredi à Séguéla
Le Golden boy repose à jamais sur la terre de ses ancêtres à Séguéla, dans le nord-ouest de la Côte d’Ivoire. Le défunt premier ministre ivoirien a été porté en terre, ce vendredi 19 mars 2021, dans la stricte intimité familiale. Auparavant, s’est déroulée une prière funéraire à la grande mosquée de Séguéla, en présence du président Alassane Ouattara, des membres du gouvernement et de centaines de fidèles.
L’inhumation d’Hamed Bakayoko met ainsi fin à une semaine de deuil national, décrété au lendemain de l’annonce de son décès. Membre du cercle restreint du couple présidentiel depuis une trentaine d’années, feu Hamed Bakayoko avait été évacué l’après-midi du jeudi 18 février dernier vers la France, pour y subir une batterie d’examens médicaux.
Il sera transféré deux semaines plus tard, vers Fribourg en Allemagne, où il succombera, quelques jours après d’un cancer du foie. Une disparition soudaine qui plonge la nation ivoirienne dans un état de choc. « Notre pays est en deuil. J’ai l’immense douleur de vous annoncer le décès du Premier ministre, Hamed Bakayoko, Chef du Gouvernement, ministre de la Défense, ce mercredi 10 mars 2021, en Allemagne, des suites d’un cancer », a informé le président Alassane Ouattara.
Homme de mission, au service de la réconciliation nationale, le défunt HamBak a été un trait d’union entre pouvoir et opposition. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), le Front populaire ivoirien (FPI) et autres mouvements politiques proches de Guillaume Soro, s’accordent tous sur les qualités d’homme d’ Etat, généreux, animé d’un véritable esprit d’ ouverture, du défunt chef de gouvernement ivoirien.
Il rencontrait régulièrement, à travers le pays, les leaders religieux de toutes les communautés et ethnies, les dirigeants politiques, les jeunes et les acteurs de la vie associative, pour les exhorter à s’écouter et se respecter, à ne pas recourir à la violence.
« Cette perte plonge à nouveau le RHDP dans une dure épreuve », a reconnu jeudi Adama Bictogo, directeur exécutif du RHDP (parti au pouvoir). Mamadou Touré, porte-parole adjoint du gouvernement, le décrit comme un « modèle pour la jeunesse ». L’hommage national à lui rendu, mercredi 17 mars dernier, a rencontré l’adhésion des Ivoiriens, dans toutes leurs sensibilités politiques, ethniques ou religieuses.
« Au-delà de ses éminentes responsabilités au service de notre pays, Hamed a finalement toujours été pour moi celui qui savait tendre la main, dans les moments de grande difficulté. C’est peut-être cela la vraie générosité. C’est pour cela que l’émotion traverse aujourd’hui toute la société ivoirienne », a témoigné Pascal Affi N’guessan, opposant et ancien chef du gouvernement ivoirien sous Laurent Gbagbo.
« Nous étions, certes, adversaires politiques, mais je retiens de lui un homme qui aura été loyal à son mentor jusqu’au bout, un repère et un soutien pour de nombreux jeunes ivoiriens », retient Charles Blé Goudé, ancien chef de file de la galaxie patriotique, depuis son asile à la Haye. Féru de musique, d’art et de sport, Hamed Bakayoko a également eu droit à un hommage artistique, mercredi dernier au stade olympique d’ Ebimpé, dans le nord-ouest d’ Abidjan.