La cérémonie d’hommage politique au défunt Premier ministre ivoirien, Hamed Bakayoko, s’est tenue, mercredi 17 mars 2021, au stade Olympique d’ Ebimpé dans le nord-ouest d’Abidjan en présence d’un parterre de personnalités issues de sensibilités politiques différentes.
« La disparition du PM Hamed Bakayoko nous oblige à prendre le risque de la réconciliation » (Affi N’guessan)
Comme un seul homme, les ivoiriens ont rendu un hommage national à leur Premier ministre Hamed Bakayoko, décédé subitement le 10 mars dernier en Allemagne des suites d’un cancer fulgurant. Au stade Olympique d’ Ebimpé, dans le nord-ouest d’ Abidjan où a eu lieu la cérémonie d’ hommage politique, des personnalités du monde politique ivoirien, au nombre desquelles, l’opposant Pascal Affi N’guessan, ont à l’unanimté reconnu, en l’illustre disparu, des qualités « d’homme d’ Etat », « ouvert au dialogue » et animé par « un sincère esprit de réconciliation ».
« La fraternité, c’était ce qui nous unissait au-delà de nos différences, de nos divergences. Car si Hamed avait des adversaires politiques, il ne les considérait pas, jamais, comme des ennemis. Hamed était combatif, totalement loyal à ses convictions, mais inlassablement désireux de préserver ce qui était pour lui l’essentiel : le dialogue. Et sur ce point, nous nous retrouvions toujours. Autour de cette volonté de ne pas couper les ponts, de bâtir des passerelles entre des positions, a priori, inconciliables. Il était animé par un sincère esprit de réconciliation, d’unité et de fraternité », a témoigné Pascal Affi N’guessan, au nom de son parti, le Front populaire ivoirien (FPI).
« Au-delà de ses éminentes responsabilités au service de notre pays, Hamed a finalement toujours été pour moi celui qui savait tendre la main, dans les moments de grande difficulté. C’est peut-être cela la vraie générosité. C’est pour cela que l’émotion traverse aujourd’hui toute la société ivoirienne », a ajouté l’ancien chef du gouvernement ivoirien.
Pour Affi N’guessan, rendre hommage à feu Hamed Bakayoko, reviendrait à pérenniser le dialogue entre les acteurs politiques en vue de favoriser la réconiliation nationale. « Elle (la disparition d’ Hamed Bakayoko) nous oblige à rester fidèles à cet esprit de dialogue. Elle nous oblige à ne pas oublier que la rupture mène toujours à l’impasse. Elle nous oblige à retrouver le chemin de l’unité. Elle nous oblige à prendre le risque de la réconciliation. C’est en réalité le plus bel hommage que nous pourrions lui rendre », a laissé entendre le député de Bongouanou.
Dans le même élan, David Mebra Koné, le représentant de RDS (Ensemble pour la démocratie et la souveraineté), plateforme de l’opposition ivoirienne dont le référent politique est l’ancien président Laurent Gbagbo, a également salué l’esprit d’ouverture du défunt chef du gouvernement ivoirien. « La présence de EDS à cette cérémonie est la preuve que Hamed Bakayoko transcendait les divergences politiques. C’est un homme de consensus, un homme d’ouverture, un homme de compromis », a soutenu M. Koné.
De son côté, Adama Bictogo, le directeur exécutif du RHDP, a promis à l’illustre disparu, que son parti, le RHDP, dont il était l’un des vice-présidents, veillera sur le couple présidentiel ivoirien et sur ses enfants.« Le RHDP veillera à l’exécution des missions que le président Ouattara t’avait confiées. Le RHDP restera debout parce que ta mémoire nous le commande », a assuré M. Bictogo qui a par ailleurs souligné que feu Hamed Bakayoko était « au-delà des rumeurs et des fantasmes politiques, le ciment de la fraternité au RHDP ».
Henri Konan Bédié et le PDCI-RDA (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), faut-il le souligner, avaient, la veille, exprimé leur solidarité à la famille politique et biologique du disparu. Le corps de feu Hamed Bakayoko sera transféré ce jeudi à Séguéla, sa ville natale où est prévue l’inhumation, le lendemain vendredi dans la stricte intimité familiale.