Maire de la commune de Brobo, dans le département de Bouaké, Kouamé Yao Séraphin a été élu député de ladite localité lors des élections législatives du 06 mars 2021. Recalé par son parti, le PDCI, le désormais député-maire, élu sous la bannière indépendante, a néanmoins confié sa victoire au parti dirigé par Henri Konan Bédié. « Malgré les appels du pied incessants et les propositions attrayantes d’en face, ma volonté (est) de demeurer au sein de mon parti et d’intégrer son groupe parlementaire », a-t-il déclaré dans le message ci-dessous adressé à la direction du PDCI-RDA.
Un proche de Bédié se révolte: « Le PDCI-RDA aurait perdu les élections si… »
«A l’ouverture du processus législatif 2021, j’ai sollicité le parrainage de notre grand parti, le PDCI-RDA, en vue de conquérir, en son nom et pour son compte, l’un des sièges de la circonscription électorale de Bounda, Brobo, Mamini communes et sous-préfectures, Bouaké sous-préfecture. Malheureusement, mon profil, mon activisme, mon engagement sur le terrain et mon indéfectible loyauté connus de tous, dont témoignent éloquemment tous les sacrifices consentis et les brimades subies, n’ont pas suffi à convaincre la commission électorale interne.
Ma curieuse éviction et ma décision inattendue de me présenter sous une bannière indépendante, ont suscité, au sein du parti comme en dehors, incompréhensions chez les uns et colère chez les autres. Malgré les questions pressantes, je me suis bien gardé, même pendant la campagne, d’expliquer les péripéties de cette affaire, de crainte de dévoiler des secrets touchant aux arcanes de notre maison commune. En vérité, le combat que je menais n’avait rien d’égoïste, comme les mauvaises langues et pensées obscures ont voulu le faire croire.
Je me battais pour mon parti comme je l’ai toujours fait et ne cesserais de le faire. Aujourd’hui, les résultats du scrutin prouvent que ma courageuse décision de me porter candidat indépendant contre vents et marées, feux et eaux, s’avérait salvatrice. En effet, ces résultats montrent clairement que sans la candidature de ma liste avec l’homme d’honneur et de parole qu’est le député Martin KOUADIO, le PDCI-RDA aurait perdu les deux sièges de la circonscription.
Oui, j’ai outrepassé la discipline du parti, mais l’action de désobéissance civile que j’ai menée était absolument nécessaire. Car, en aucune manière, je ne peux accepter que le canton Ahaly, bastion historique du PDCI-RDA, tombe entre les mains du RHDP ou d’un autre parti. En dernier rempart, j’avais le choix entre me plier à une décision qui aurait certainement fait perdre notre grand parti ou agir par devoir pour remporter la victoire.
J’ai choisi de faire mon job et je suis prêt à le refaire. Comme l’écrivait Timothée, il y a environ deux millénaires : « j’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course et j’ai gardé la foi ». Je suis conscient que la justesse du combat n’enlève rien au caractère de mon acte. C’est pourquoi, lors de l’audience qu’il a bien voulu m’accorder, le jeudi 11 mars 2021, j’ai prié le président Bédié, de bien vouloir accepter, au nom du parti et en son nom personnel, mes humbles excuses pour l’offense qu’involontairement j’ai pu lui faire. Je lui suis reconnaissant de les avoir acceptées.
Et chose promise, chose due, je n’ai pas manqué de saisir l’opportunité de cette audience pour exprimer, sans ambages ni ambiguïtés, malgré les appels du pied incessants et les propositions attrayantes d’en face, ma volonté de demeurer au sein de mon parti et d’intégrer son groupe parlementaire.
Aussi, lui ai-je remis, avec une fierté non feinte, sans la moindre condition, ma victoire – que dis-je ? – la victoire du PDCI-RDA. C’est pour le parti que j’ai mené la bataille, c’est au parti que revient la victoire. Quant à la Gloire, elle est à Dieu et à Dieu seul ! Vive la démocratie ! Vive le PDCI-RDA ! Vive la Côte d’Ivoire !».