Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) veut intenter un procès contre Jeune Afrique. Le parti dirigé par l’ancien président ivoirien, Henri Konan Bédié, reproche à l’hebdomadaire panafricain, un article tendant à nuire à la personnalité du chef de file de l’opposition ivoirienne.
En colère, Bédié et le PDCI veulent traduire Jeune Afrique en justice
« Liberté de la presse ne veut pas dire libertinage. Nous nous réservons le droit de donner une suite judiciaire à votre article, que dis-je, à ce pamphlet digne des officines de déstabilisation », prévient Ehouman Bernard, directeur de cabinet par intérim du président Henri Konan Bédié. Cette sortie de l’ancien parti au pouvoir, fait suite à un article de l’hebdomadaire panafricain, publié le 1er mars 2021, dans lequel figureraient des « contrevérités » tendant à nuire à la personnalité de l’ex-chef d’ État.
« Votre article qui barre à la Une de votre publication N°3098-mars 2021, illustré par une photo de l’ancien président et chef de l’opposition de Côte d’Ivoire, Son Excellence M. Henri Konan Bédié. Sans nous attarder sur cette photo qui prête à caution quant à son aspect volontairement enlaidi, le choix du titre annonce d’emblée la ligne éditoriale agressive et à tout le moins partisane. En affirmant en substance que « fragilisé … Vous alignez des contre-vérités dignes des ragots les plus absurdes que l’on entend dans les bars ou que l’on peut lire sur les réseaux sociaux. De même que la pseudo analyse de la stratégie à la présidentielle montre aussi votre volonté manifeste de nuire à la personne même du Président Bédié, sans même atteindre la déstabilisation recherchée du PDCI-RDA », relève la note de protestation.
Et de poursuivre : « Il nous est apparu que si vous vouliez des informations sur la stratégie du PDCI-RDA, nous aurions été prêts à vous les fournir ». Dans son texte, l’ex-allié du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP), soutient également que Jeune Afrique aurait sévèrement critiqué l’efficacité de la stratégie du PDCI au plus fort de la crise électorale d’octobre 2020, marquée par le boycott de la présidentielle par l’opposition incarnée par l’ex-Premier ministre ivoirien, Pascal Affi N’guessan; par Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale; et par le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo.
Les violences nées du mot d’ordre de désobéissance civile, lancé par les opposants contre la candidature à un troisième mandat jugée illégale du président Alassane Ouattara, ont fait au moins 85 morts, près de 500 blessés et d’importants dégâts matériels.