Oumou Sangaré, auteure de l’album Moussolou, diva du Mali, est apparue dimanche sur des photos du reste inédites qui ont fait sensation sur les réseaux sociaux dans la sous région ouest-africaine.
Oumou Sangaré métamorphosée comme Michael Jackson, à 53 ans
Oumou Sangaré sous un nouveau jour à travers des photos postées sur Facebook. Boubou blanc en partie transparent assorti de foulard jaune magistralement imbriquée sur la tête de l’ambassadrice du Wassoulou, colier et bracelets tous aussi de couleur jaune, ont métamorphosé l’artiste manding assimilée à Michael Jackson.
Les clichés de cette tenue manding, mais surtout le « teint clair » pâle du visage de Oumou Sangaré, vont faire l’effet de boomerang sur la toile. Comme une traînée de poudre, les internautes, à cœur joie ou irrités par le “Tcha” (dépigmentation de la peau), ont commenté et partagé les photos.
En effet, l’on peut voir sur l’image une « Oumou Sangaré devenue très blanche. » Les internautes ne cessent de s’interroger à la vue de ces clichés. Oumou Sangaré s’est-elle dépigmentée la peau? La star malienne aurait-elle emboîté les pas à Michael Jackson en optant pour une chirurgie esthétique ? Où s’agit-il d’une image assistée par ordinateur ?
Les spéculations vont bon train depuis dimanche matin. Mais, il faut noter que la photo en question n’a jamais été postée par l’artiste elle-même. Cependant dans une vidéo que nous avons retrouvée en plusieurs séquences sur les réseaux sociaux, l’on peut voir aisément la chanteuse manding, se livrer à une répétition avec une choriste en langue manding.
C’est une Oumou Sangaré, le visage ayant pris un soudain coup de vieux. L’on parirait à donner 80 ans à la belle chanteuse malienne, la plus célèbre auprès du public occidental, sans se tromper.
Issue d’une famille originaire du Wassoulou, une région boisée située au sud-est de Bamako, où la tradition s’inspire directement des chants de chasseurs, à travers ses chansons, le timbre ample et vibrant, Oumou Sangaré dit ses convictions. Attachée à l’identité culturelle du pays, elle croit aux valeurs traditionnelles tout en pointant celles qui brident les femmes.
Née à Bamako le 2 février 1968, c’est à l’âge de cinq ans, qu’elle commence à aguerrir sa voix à l’école maternelle, avec des mélodies de la tradition du Wassoulou, la région des siens, située au sud du Mali, à 120 km de la capitale. Une région où les règles de castes, ailleurs en vigueur, n’ont pas cours.
« À dix-huit ans, alors que je chantais dans la rue, Lamine Sidibe, directeur de l’ensemble instrumental du Mali, m’a repérée. J’ai rejoint ensuite Djoliba Percussion, le groupe de Bamba Dembélé (dans lequel on trouvait aussi le jeune Toumani Diabaté) et je suis partie avec eux sur une tournée européenne. J’étais la plus jeune de la troupe à chanter, mais je suis parvenue à me faire une place. Lorsque j’étais sur scène, le public en redemandait. C’est grâce à ça que j’ai pris confiance en moi. Je chantais des chansons du répertoire de Coumba Sidibé», rapporte fnac.
Oumou est reconnaissante à Coumba Sidibé, la célèbre chanteuse de Wasulu, de lui avoir enseigné les valeurs de pureté, de simplicité et de fraîcheur vocale. Plus tard, elle se rapproche du bassiste et arrangeur Ahmadou Ba Guindo, leader du National Badema, le légendaire groupe de danse jouant de la musique traditionnelle sur instruments modernes.
Après sa mort dans un accident de voiture en 1991, Oumou lui rendra hommage avec sa magnifique chanson « Saa Magni », sur l’album « Ko Sira » (« Mariage »), publié par World Circuit en 1993. Ahmadou Ba Guindo avait réuni autour d’Oumou un groupe de musiciens où figuraient Aliou Traore au violon occidental (qui avait étudié la musique à Cuba lors d’un échange culturel d’étudiants à La Havane) et Boubacar Diallo à la guitare, celui de son premier album et ancien membre du National Badema.
La gloire de l’Album Moussolou enregistré à Abidjan
A 21 ans, Oumou Sangaré commence l’enregistrement de son premier album « Moussoulou » (« Les femmes »). Il est enregistré à Abidjan, arrangé par Ahmadou Ba Guindo sort le 4 janvier 1990, et il fait un carton immédiat dans toute l’Afrique de l’Ouest.
Depuis, l’interprète de la chanson « Diaraby Nene » (« Les frissons de la passion ») a multiplié les succès et réhaussé la musique africaine à l’international. Mais surtout a eu une incidence sur la vie des femmes africaines.