Guillaume Soro est en rupture de ban avec son mentor Alassane Ouattara et ses anciens compagnons de la majorité présidentielle. Mais au vu des morts en cascade observées ces dernières années au coeur du pouvoir ivoirien, l’ancien Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire se réjouit d’avoir pris ses distances à temps.
Guillaume Soro : « Je remercie Dieu de m’avoir sauvé la vie »
Guillaume Soro a été contraint de quitter le tabouret du Parlement ivoirien à cause de son refus d’adhérer au Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti présidentiel. Et depuis, l’ancien patron de la rébellion ivoirienne, qui avait installé son quartier général à Bouaké lors de la crise ivoirienne de 2002, est dans un total désarroi. Après de nombreux mois passés en Europe, Soro Guillaume s’était lancé pour un retour à Abidjan, la capitale économique ivoirienne.
Cependant, le 19 décembre 2019, un impressionnant dispositif sécuritaire installé à l’aéroport international Félix Houphouët Boigny d’Abidjan a obligé le bombardier Challenger 604 battant pavillon allemand qui transportait l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, puis d’Alassane Ouattara à changer de trajectoire, et à atterrir précipitamment à Accra.
Et depuis, les soroïstes et leur leader traversent une véritable zone de turbulences. De nombreux cadres de Générations et peuples solidaires (GPS), dont les députés Alain Lobognon et des frères de Soro, ont été écroués dans diverses prisons en Côte d’Ivoire. L’ancien patron des Forces nouvelles (FN, ex-mouvement des rebelles ivoiriens) a quant à lui, été contraint à l’exil. La justice ivoirienne a par ailleurs condamné l’ancien chef du gouvernement ivoirien à 20 ans d’emprisonnement. Un mandat d’arrêt international est à cet effet en cours contre l’ancien titulaire de la Présidence de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
Mais eu égard à la dernière actualité qui alimente l’actualité sociopolitique en Côte d’Ivoire, l’ancien chef de la rébellion ivoirienne estime qu’il a bel et bien échappé à une mauvaise passe.
5 janvier 2020, l’ancien haut gradé des Forces républicaines et ancien chef d’état-major adjoint des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN), Issiaka Ouattara dit Wattao, est décédé aux États-Unis après avoir été évacué été diagnostiqué d’un diabète de type 7.
La maladie a coronavirus a certes emporté d’autres personnalités de la vie politique, religieuse, et même des personnes anonymes, mais le décès de certaines figures emblématiques du pouvoir ivoirien continue de susciter des interrogations.
8 juillet 2020, c’est le Premier ministre d’alors, Amadou Gon Coulibaly, qui décède après un séjour médical de deux mois en France. Les Ivoiriens ne se sont pas remis de leurs émotions que Sidiki DIakité, ministre de l’Intérieur et de l’Administration territoriale, décède le 24 octobre 2020, à une semaine de l’élection présidentielle.
La dernière personnalité en date à passer de vie à trépas est le Premier ministre Hamed Bakayoko. Si, selon la version officielle, le Golden Boy est mort d’un cancer fulgurant, une certaine opinion continue de soutenir que le Maire de la commune d’Abobo aurait été empoisonné. Créant ainsi une certaine suspicion au sein de la classe politique ivoirienne.
Dieu seul sait!Je le remercie de m’avoir sauvé la vie et pourtant à l’époque j’étais très en colère contre lui. Je ne comprenais pas l’acharnement du SORT.Aujourd’hui j’ai mieux compris. Les voies du seigneur sont insondables.À lui seul la gloire.Qu’il nous éloigne des méchants. pic.twitter.com/IpE35hjV6K
— Guillaume K. Soro (@SOROKGUILLAUME) March 15, 2021
C’est toutefois dans cette atmosphère que Guillaume Kigbafori Soro, ancien proche du président ivoirien, a posté un tweet on ne peut plus évocateur. « Dieu seul sait ! Je le remercie de m’avoir sauvé la vie. Et pourtant à l’époque, j’étais très en colère contre lui. Je ne comprenais pas l’acharnement du SORT. Aujourd’hui, j’ai mieux compris. Les voies du Seigneur sont insondables. À lui seul, la gloire. Qu’il nous éloigne des méchants », a déclaré l’ancien leader de la Fédération scolaire et estudiantine de Côte d’Ivoire (FESCI).