Amadou Sanogo ne sera pas jugé. La procédure contre le cerveau du coup d’État du 22 mars 2012 au Mali fomenté contre le président Amadou Toumani Touré et accusé d’assassinat de 21 bérets rouges, a été abandonnée.
Au Mali, le procès du général putschiste Amadou Sanogo se conclut sans verdict
La cour d’assises de Bamako a ordonné lundi la fin, sans verdict, du procès pour assassinats contre le général malien poursuivi dans l’affaire de l’assassinat des 21 bérets rouges en 2012. Leurs corps ont été retrouvés dans un charnier en 2013 à Diago (Kati), sur les hauteurs de Bamako.
« Amadou Haya Sanogo et ses coaccusés ont bénéficié de la loi d’entente nationale adoptée en 2018, précise Jeune Afrique, une loi qui vise à « concrétiser la politique de la restauration de la paix et de la réconciliation ». Les familles et proches des victimes, elles, ont trouvé un accord avec le gouvernement, leur permettant d’être indemnisées (…) : organisation de funérailles nationales pour les victimes, statut de « pupilles de la nation » pour les enfants mineurs, un logement social, ainsi que des réparations financières, entre 15 et 40 millions de FCFA, variant selon le grade des victimes. »
« Sur la base de la loi d’entente et le protocole d’accord signé entre le gouvernement de la République et les victimes, la cour ordonne que l’action soit éteinte contre les inculpés, qu’ils soient immédiatement libérés si aucune autre charge n’est retenue contre eux », a annoncé le président de la cour, Gaoussou Sanou.
La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako avait accordé le mardi 28 janvier 2020, la liberté provisoire à Amadou Haya Sanogo et à ses coaccusés après six années de détention.
« Sanogo et ses quinze coaccusés ont été remis en liberté, en attendant leur procès », avait déclaré aux médias l’un de ses avocats Oumar Konaré.
Dans cette affaire qui ramène aux premiers mois de la grave crise sécuritaire toujours traversée par ce pays sahélien, la décision était attendue depuis que le procès était sorti la semaine passée des limbes dans lesquels il avait été maintenu pendant des années.
Un collectif d’avocats des parties civiles avait alors annoncé le désistement de ces dernières. Il avait argué d’un protocole d’accord conclu avec l’État et en cours d’exécution pour l’indemnisation de ses clients.
Le procès s’achève alors que le Mali est dirigé par des autorités de transition dominées par des militaires eux-mêmes auteurs d’un coup d’État qui a renversé le pouvoir civil d’Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020.