Le retour en Côte d’Ivoire de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo a été différé, annonce un communiqué de son parti le Front populaire ivoirien (FPI), publié vendredi.
Annoncé à Abidjan, pourquoi Laurent Gbagbo ne rentrera pas de sitôt
Laurent Gbagbo ne sera pas de retour en Côte d’Ivoire à la-mi mars, comme initialement annoncé par son parti, le Front populaire ivoirien, le 24 février dernier.
Cet énième report, selon un communiqué publié, vendredi par l’ex parti au pouvoir, se justifie en deux points. D’abord, la situation de deuil que connait le pays, avec le décès survenu le 10 mars dernier, du Premier ministre ivoirien, Hamed Bakayoko.
Ensuite, le calendrier de la chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI), qui rendra le 31 mars prochain, sa décision sur l’appel contre l’acquittement prononcé en faveur des deux Ivoiriens (Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé), interjeté par la procureure Fatou Bensouda et le bureau de l’accusation.
« Le président Laurent Gbagbo s’associant pleinement, dans la pure tradition africaine, au deuil qui frappe la Côte d’Ivoire, avec la brutale disparition du Premier Ministre Hamed Bakayoko, survenue le 10 mars 2021 et tenant compte du calendrier de la Chambre d’Appel de la Cour Pénale Internationale qui doit intervenir le 31 mars 2021, informe l’opinion nationale que la date de son retour en Côte d’Ivoire sera conséquemment différée », lit-on dans le communiqué signé de Dr Assoa Adou, ancien ministre ivoirien des Eaux et forêt.
« La Direction du FPI qui s’excuse auprès des militants, des sympathisants et du peuple de Côte d’Ivoire pour les désagréments éventuels, s’engage à préciser ultérieurement, la date du retour effectif du président Laurent Gbagbo sur la terre de ses ancêtres », poursuit la note.
C’est la deuxième fois en l’espace de 3 mois, que le retour au pays de l’époux de Simone Gbagbo, est reporté à sine die. En décembre 2020, après avoir reçu ses deux passeports (ordinaire et diplomatique), l’ancien président ivoirien avait ouvertement manifesté, par le biais de Me Habiba Touré, son avocate, le désir de regagner Abidjan, la capitale économique ivoirienne, avant fin décembre 2020.
Il avait dans la foulée instruit la direction de son parti à l’effet de prendre langue avec les autorités ivoiriennes afin de discuter des modalités de son retour.
« Laurent Gbagbo ne veut pas créer de troubles, mais il n’est pas dans une logique de négocier son retour, seulement d’en organiser les modalités pratiques avec les autorités sur place. Lui donner la sécurité à laquelle il a droit en tant qu’ex-président de la République ne prend pas plus de quelques jours ou de quelques semaines », avait précisé son avocate dans un entretien accordé à Le Monde.
Mais ce retour tant espéré n’a pu être possible, en raison de la lenteur observée dans la conduite des discussions entamées entre les émissaires de l’ex-chef d’Etat et le gouvernement ivoirien.
Arrêté au terme d’une grave crise postélectorale qui a fait 3 000 morts, Laurent Gbagbo avait été transféré en novembre 2011 à La Haye pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité.
Acquitté en janvier 2019 en même temps que Charles Blé Goudé, l’ex-chef de file de la galaxie patriotique, Laurent Gbagbo, qui vit sa liberté conditionnelle à Bruxelles, reste suspendu à la décision que rendront le 31 mars prochain, les juges de la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI).