Japon – Fukushima – Retour sur le site de Fukushima. Il y a 10 ans, un terrible tsunami dévastait la centrale nucléaire Fukushima Daiichi, au nord-est du Japon faisant plus de 18.000 morts ou disparus.
Japon – Fukushima : Plus de 800 tonnes de débris radioactifs encore présents
Le 11 mars 2011, survenait la plus grave catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl. Un gigantesque tsunami a frappé la ville japonaise de Fukushima. À 14 h 46 (05 h 46 GMT), heure à laquelle le séisme a frappé en 2011, une minute de silence a été observée dans tout le Japon, suivie à Tokyo d’une cérémonie où se sont exprimés l’empereur Naruhito et le Premier ministre Yoshihide Suga. Que deviennent la centrale saccagée et ses travailleurs?
Dix ans après, le Japon se recueille. Sur les dizaines de milliers de travailleurs de la centrale, seulement six cas de cancers ont officiellement été reconnus comme dus aux radiations.
Catastrophe de Fukushima: Près de 18 500 morts ou disparus – Japon – Fukushima
Le lourd bilan humain, de près de 18 500 morts ou disparus, a été causé principalement par un gigantesque tsunami, dont les vagues hautes comme des immeubles se sont abattues sur les côtes du nord-est japonais peu après le tremblement de terre de magnitude 9,0.
L’accident nucléaire qui a suivi à la centrale de Fukushima Daiichi, envahie par les flots, où les cœurs de trois des six réacteurs sont entrés en fusion, a rendu des villes entières inhabitables pendant des années à cause des radiations et forcé des dizaines de milliers de personnes à partir. Il s’agissait du pire accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl (Ukraine), en 1986.
Japon – Fukushima : « C’est le jour où j’ai perdu mes camarades de classe »
Nayuta Ganbe, un étudiant de Sendai, capitale du département de Miyagi, s’exprime régulièrement lors d’événements sur le thème de la prévention des catastrophes, puisant dans son expérience personnelle du tsunami. Mais il préfère d’habitude se recueillir en privé le 11 mars.
« C’est le jour où j’ai perdu mes camarades de classe. Des gens sont morts sous mes yeux. C’est un jour que j’espère ne jamais avoir à revivre », confie le jeune homme aujourd’hui âgé de 21 ans. Cette année cependant, il a voulu participer à une cérémonie : « Exactement dix ans après, j’espère faire face à la catastrophe avec une nouvelle perspective », a-t-il expliqué à l’Agence France-Presse.
Pour beaucoup, cet anniversaire est l’occasion d’un moment de réflexion personnelle sur un drame national encore douloureusement présent avec des dizaines de milliers de personnes déplacées et 2 % de la superficie de Fukushima en zone interdite.
Selon un rapport de l’ONU publié mercredi 10 mars, les émissions radioactives n’auraient toutefois eu aucun effet néfaste sur la santé. 4 000 ouvriers s’affairent toujours dans la centrale : 800 tonnes de débris hautement radioactifs doivent encore être déblayés. L’entreprise pourrait prendre des dizaines d’années.
Sur le Takadai, rapporte France Inter, sont visibles les quatre réacteurs, devant l’océan Pacifique. Les bâtiments sont en partie recouverts. Le combustible fondu est toujours à l’intérieur. Des radiations très fortes s’en dégagent, explique un employé de la compagnie Tepco : « Il y a des endroits où les radiations sont si élevées qu’on ne reste que 10 minutes. »
Reconstruire la région – Japon – Fukushima
Il y a désormais sur place nombre des femmes et jeunes ingénieurs et ouvriers, souvent originaires des environs. Ils vivent séparés de leur famille, motivés par la volonté de contribuer à la renaissance de la région. Ils sont employés par Tepco ou des sous-traitants, pour des tâches en partie ingrates et dangereuses.
A en croire le média, partout sur le site, les ouvriers, équipés de compteur de doses de radiations, doivent être très vigilants. « On ne peut pas éviter les radiations. Les tenues de protection agissent contre les poussières radioactives, mais pas contre les rayons. C’est en limitant le temps sur place qu’on régule la dose reçue. Pour chaque tâche, on doit évaluer au préalable la dose de radiations, puis fixer une méthode de travail pour la minimiser. »
À Miyagi, l’un des trois départements du nord-est les plus meurtris, des opérations de recherche sont organisées par des habitants qui espèrent encore retrouver un être cher. Les chances peuvent sembler minces, mais les restes d’une femme emportée par le tsunami d’il y a dix ans ont été identifiés la semaine dernière, libérant son fils d’une insoutenable incertitude et lui permettant, enfin, de faire son deuil.
Ces commémorations se tiennent seulement deux semaines avant le départ prévu, à Fukushima, du relais de la flamme olympique pour les JO de Tokyo-2020, baptisés « Jeux de la reconstruction ».
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