L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, a, dans une déclaration, ouvertement désavoué Moïse Lida Kouassi, son ancien ministre de la Défense qui lors d’un meeting de campagne, avait tenu des propos jugés xénophobes à l’encontre de son adversaire aux législatives du 6 mars 2021.
Laurent Gbagbo à Lida Kouassi: « Le FPI ne saurait tolérer des propos tribalistes et exclusionnistes »
« C’est le lieu de regretter et de dénoncer les propos tenus, pendant la campagne, par certains candidats, parfois issus de nos rangs et qui sortent du cadre de nos choix politiques et idéologiques », s’est offusqué l’époux de Simone Gbagbo.
Le 3 mars dernier, lors d’un meeting de campagne comptant pour les élections législatives dans la circonscription électorale de Lakota, l’ancien ministre ivoirien de la Défense a tenu à l’encontre de son adversaire Kouyaté Abdoulaye, un cadre du parti du président Alassane Ouattara, des propos « exclusionnistes ».
Lida Kouassi Moïse dénonçait en effet le parachutage de ce dernier dans une circonscription dont il ne serait pas sociologiquement originaire et lui a recommandé d’aller se présenter chez lui et de laisser le poste aux autochtones.
« Il reste entendu que la pratique constante de la xénophobie et de l’exclusion comme choix politique affiché par certains partis ou groupements politiques ivoiriens, qui n’ont ni la même culture ni la même histoire que le FPI, ne peut constituer un exemple à suivre sur le contraignant chemin de la démocratie et de la liberté », a recadré Laurent Gbagbo.
Le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) tient à rappeler que le FPI est un Parti de gauche socialiste, panafricaniste et qui lutte pour la construction d’un Etat démocratique, laïc, solidaire, multiethnique et multi racial.
« Le FPI ne saurait donc tolérer des propos tribalistes et exclusionnistes qui sont de nature à le mettre en porte-à-faux avec son idéal de société de justice, de paix et de solidarité », fait savoir l’ancien pensionnaire de la prison de Scheveningen à la Haye.
L’allié politique de l’ex-chef d’Etat Henri Konan Bédié, a par ailleurs félicité les cadres de l’opposition ivoirienne, notamment ceux du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) et de la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), pour leur brillante victoire aux législatives, face aux candidats du parti au pouvoir, le RHDP du président Alassane Ouattara.
« Je félicite les cadres de EDS et du PDCI à qui les Ivoiriens ont accordé leurs suffrages pour les représenter au Parlement ivoirien, lieu par excellence de l’exercice de la démocratie dont la quête est notre combat permanent », s’est-il exprimé.
Puis d’ajouter : « Le Front populaire Ivoirien (FPI) se félicite de l’élection de certains de ses cadres que j’engage, dès maintenant, à poursuivre ce combat de la liberté, de l’égalité et de la solidarité qui sont pour nous des valeurs qui fondent la création d’une nation ».
Acquitté par la Cour pénale internationale (CPI ) des faits de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, Laurent Gbagbo qui est toujours en attente d’un éventuel procès en appel, espère regagner la Côte d’Ivoire son pays après 10 années d’éloignement.
Pareil pour son dernier ministre de la Jeunesse et ex codétenu à La Haye, Charles Blé Goudé, qui espère, lui-aussi, retrouver la terre de ses ancêtres.