Décès de l’inspirante femme gouro, Irié Lou Colette, figure emblématique du monde agricole et du vivrier en Afrique de l’Ouest et centrale. La présidente de FENACOVICI est décédée, vendredi, au Chu d’Angré à Abidjan.
Les femmes gouro et la FENACOVICI en deuil – Décès de Irié Lou Colette
“La Direction générale de la FENACOVICI à la profonde douleur de porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale le décès de la Présidente du Conseil d’administration, Mme Irié Lou Irié Colette, Vendredi 5 mars 2021 à Abidjan”, a annoncé la direction de ladite fédération sur sa page Facebook.
Mère de deux enfants, Irié Lou Irié Colette a tiré sa révérence vendredi à Abidjan, quatre ans après le décès de son époux en février 2017.
Véritable modèle de réussite, Irié Lou Colette s’est construite un nom à jamais gravé dans la mémoire collective en Côte d’Ivoire. C’est ainsi qu’en 1983 elle fonde son premier marché à Treichville, dans le sud d’Abidjan.
L’ex-collaboratrice du président feu Charles Diby KOFFI du Conseil économique, social, environnemental et culturel de Côte d’Ivoire (CESEC), Colette a occupé également d’autres postes de responsabilité dans des ONG et autres organisations de la société civile ivoirienne.
À l’origine de la création de plusieurs marchés de vivriers animés par des milliers de femmes gouro à Abidjan, en 1998, Irié Lou Colette crée la FENASCOVICI, la Fédération Nationale des Sociétés Coopératives de Vivriers de Côte d’Ivoire.
Son impact a été de contribuer à réorganiser et à moderniser le secteur du vivrier, à faciliter l’acheminement des produits et denrées alimentaires.
Puis deux ans après, elle crée sa coopérative de vivriers et en 1998, la Fédération nationale des coopératives de vivriers de Côte d’Ivoire.
Irié Lou Colette, à travers son action et son engagement, a permis d’accélérer le développement agricole en Côte d’Ivoire.
Née avant les indépendances, Colette Irié Lou n’a pas eu la chance de faire des études scolaires. Comme les autres femmes africaines dans les années 50, son destin était tracé d’avance.
Très tôt donc, elle s’intéresse aux travaux agricoles afin de s’assurer des moyens de subsistance. Cette activité finira par devenir la clé de son succès qui lui vaut plusieurs lauriers.
En 2008, la FAO lui décerne la Médaille de Meilleure Artisane de la sécurité alimentaire de Côte d’Ivoire. Un an plus tard, elle est élevée au rang d’Officier de l’Ordre du Mérite Nationale de Côte d’Ivoire et remporte en 2013 le Grand Prix Femmes Ivoire Dominique Ouattara des femmes leaders de Côte d’Ivoire.
Le Président Alassane Ouattara lui décerne le Prix d’Excellence de la Meilleure Entreprise de commerce intérieur en Côte d’Ivoire en 2016 pour son aptitude à diriger des groupes de femmes et rechercher l’amélioration de leurs conditions de vie.
Colette et Madeleine Irié Lou: Le défi de nourrir l’Afrique
Bien qu’elles portent le même nom, elles ne sont pas de la même famille. Mais elles appartiennent à la même race, celle des battantes.
Vendeuses de fruits et légumes dès leur plus jeune âge, ni l’une ni l’autre ne sont allées à l’école.
Née en 1956, et vieillie de plus de six ans à cause d’une erreur de l’administration, Colette Irié Lou dont la fédération regroupe plus 5 000 agricultrices dans les années 2000, rivalise avec Irié Lou Madeleine qui règne sur l’immense marché Gouro d’Adjamé et de Yopougon à Abidjan.
Leur objectif commun: organiser les femmes qui sont les principales productrices de cultures vivrières en Côte d’Ivoire.
A la tête de plus de 2000 coopératives à travers l’Afrique de l’Ouest, Colette Irié Lou et Madeleine Irié Lou ambitionnaient de nourrir tout le continent avec le programme d’appui à la production vivrière et à la sécurité alimentaire.
Hélas, ces deux braves femmes quittent le monde des vivants, pour un voyage sans retour. Afrique-sur7.fr est très attristé et présente ses condoléances à leurs familles respectives, à toute la communauté gouro et à la Côte d’Ivoire tout-entière.