L’ancien chef du Parlement ivoirien, Guillaume Soro, a réagi à la décision de l’Union inter-parlementaire (UIP), invitant les autorités ivoiriennes à mettre fin à l’ «acharnement politico-judiciaire » qui a lieu depuis 2019, contre des députés ivoiriens.
Guillaume Soro: « Emmanuel Macron et Alassane Ouattara PRCI s’offrent un copieux dîner le 03 Mars sur l’autel des droits de l’homme et de la démocratie »
« Nous déplorons vivement le maintien en détention du député Alain Lobognon depuis décembre 2019, en l’absence de procès et sans aucune forme matérielle connue », déclarait le bureau du Comité des droits de l’homme des parlementaires, dans un communiqué publié le 1er mars 2021. Et de s’interroger sur les raisons qui justifient cette détention du député de Fresco au regard de la libération sous contrôle judiciaire d’autres députés, notamment Pascal Affi Nguessan du Front populaire ivoirien (FPI) et Maurice Kakou Guikahué du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), poursuivis pour les mêmes raisons.
« Le comité des droits de l’homme est préoccupé par les récentes arrestations et détentions qui ont eu lieu en violation de l’immunité parlementaire des deux députés et des deux sénateurs tout en considérant que les conditions restrictives attachées à leur mise en liberté, en particulier l’interdiction de quitter la Côte d’Ivoire, la nécessité d’obtenir une autorisation pour obtenir tout déplacement sur le territoire ivoirien et l’impossibilité de participer à des rassemblements politiques », s’inquiétait le Comité.
Cette déclaration sous forme de désaveu infligé au président ivoirien Alassane Ouattara et à son gouvernement RHDP, a tout de suite suscité de la satisfaction chez Guillaume Soro, l’ancien chef du Parlement ivoirien, contraint à l’exil. « Je salue le communiqué de l’UIP (Union Inter-Parlementaire) qui vient à point nommé au moment où Emmanuel Macron et Alassane Ouattara PRCI s’offrent un copieux dîner le 03 Mars sur l’autel des droits de l’homme et de la démocratie », a réagi l’ancien chef rebelle sur Twitter.
Pour Me Affoussiata Bamba Lamine, ancienne ministre ivoirienne de la Communication et ex porte-parole des Forces nouvelles, la déclaration du Comité des droits de l’homme des parlementaires, confirme la thèse selon laquelle les députés ivoiriens feraient bel et bien l’objet d’un harcèlement politico-judiciaire mené par le régime Ouattara.
« Lors de sa Session 2021, l’UIP confirme sa position, reconnaît que GKS et ses proches font l’objet de la part du régime ivoirien d’un acharnement politico-judiciaire sans aucune preuve de ce qu’on leur reproche et déplore le maintien en détention d’Alain Lobognon » a-t-elle soutenu.
Pour rappel, c’est le 23 décembre 2019 que le député Alain Lobognon et plusieurs autres proches de Guillaume Soro, ont été arrêtés alors qu’ils préparaient une conférence de presse relative au retour manqué à Abidjan de l’ancien président de l’Assemblée nationale. Inculpés pour atteinte à l’autorité de l’Etat et tentative de déstabilisation, certains d’entre eux ont été libérés après quelques mois de détention, quand d’autres comme Lobognon et Soul To Soul restent en détention sans jugement.