La candidate indépendante Laurentine Aguié-Koffi, pour les législatives dans la commune d’Alépé (région de la Mé), renonce à sa candidature à la députation. Menacée et harcelée depuis plusieurs semaines, elle a fini par craquer, adressant sa lettre d’abandon à la Commission électorale indépendante locale, a appris Afrique-Sur7.fr, ce mardi.
Législatives à Alépé: Laurentine Aguié-Koffi renonce à sa candidature pour protéger ses enfants
La militante Laurentine-Aguié Koffi capitule face au chantage et à la menace des sbires parachutés dans la politique. Ses détracteurs et des mains noires tapies dans l’ombre ont eu raison d’elle, laissant évanouir ses ambitions d’être député de la commune d’Alépé dans le cadre des législatives du 6 mars 2021.
Les responsables de la CEI locale que nous avons contactés, ont confirmé la nouvelle selon laquelle, l’animatrice du blog sur facebook intitulé “Moi citoyenne ivoirienne”, a rendu “sa démission, dans une lettre de renonciation à poursuivre la campagne électorale. Laurentine-Aguié Koffi a elle-même écrit et adressé une note d’information à la CEI, par l’entremise de l’Agent technique appui (ATA) qui, à son tour, a avisé le Chef d’antenne régionale de la CEI de la région de la Mé, le lundi 1er mars 2021.
Laurentine Aguié-Koff harcelée depuis plusieurs semaines
Née le 06 février 1970 à Bouaflé, dans la région de la Marahoué au Centre-ouest de la Côte d’Ivoire, Laurentine-Aguié épouse Koffi, mère de trois (03) enfants, est connue pour son franc-parler.
Harcelée depuis la validation de sa candidature par la CEI et le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire, il ne se passe de journée sans que Laurentine Aguié-Koffi ne reçoive de menaces verbales ou psychologiques de ses détracteurs, selon des proches de la militante que nous avons contactés.
La candidate indépendante qui dit vouloir se présenter pour plusieurs raisons: “le changement de mentalité, le role de la femme dans la politique, mettre fin à la violence dans la politique et agir pour la réconciliation nationle”, a vu ses enfants pris pour cible pour la contraindre à se retirer des législatives dans la commune d’Alépé.
“La politique, ce n’est pas la guerre. Je ne veux pas qu’on touche à un cheveu de mes enfants, ni de ma famille. Je ne veux pas qu’on m’oblige à retirer ma candidature”, martelait-elle dans la presse, il y a quelques jours.
Si des raisons officielles énoncées dans son courrier de renonciation adressé à la CEI ne nous ont pas été dévoilées, tout porte à croire que la militante des droits de l’homme est rattrapée par ses prises de positions parfois tranchées contre le pouvoir d’Abidjan.
Une militante farouchement opposée au 3è mandat de Ouattara
Farouchement opposée à un 3e mandat d’Alassane Ouattara lors de la dernière présidentielle ivoirienne d’octobre 2020, l’ex-Vice Présidente de la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO) a ouvertement adressé en 2019, un courrier musclé au journaliste français, Juan Gomez de RFI, pour lui exprimer ouvertement sa position.
“Je viens par le présent message marquer mon opposition à voir le Président actuel, M. Ouattara, briguer un 3e mandat ! Les raisons à ce refus, bien qu’évidentes, méritent d’être exposées”, avait écrit Laurentine Aguié-Koffi. “Imaginons l’hypothèse la plus folle, la plus hasardeuse, selon laquelle M. Ouattara remplirait les conditions d’éligibilité et pourrait donc se présenter! Au nom de paix en C.I., M. Ouattara ne peut-il pas se faire hara-kiri et refuser de se présenter, quand bien même « la population, dans sa grande majorité » le solliciterait pour un 3e mandat?”, s’interrogeait-elle.
“Un individu, quel qu’il soit, ne doit, au gré de ses humeurs ou autres intérêts, tripatouiller la Constitution, la Loi Fondamentale, à sa guise. L’alternance, c’est-à-dire les changements à la tête des institutions, est un gage de bonne gouvernance. La Constitution actuelle, votée à plus de 86%, l’a été à l’initiative du Président sortant lui-même, qui a toujours clamé haut et fort que cette même Constitution ne lui permettait pas de se représenter. Tous ses généraux sont même montés au créneau, tant ici en CI qu’à l’international, pour nous le marteler. Alors d’où vient-il aujourd’hui, que M. Ouattara veuille se représenter ? Si les autres se présentent, je me représenterai, a-t-il indiqué ces derniers jours! Est-ce une condition d’éligibilité ? Nous sommes dans un État de droit, nous dit-on! Mais l’une des conditions d’existence d’un État de droit, c’est le respect des textes dont l’on s’est « librement » doté !”, avait fait savoir l’actuelle Présidente-Fondatrice de l’ONG, le Mouvement Panafricain pour le Civisme et les Droits Humains (MPCDH), Laurentine Aguié-Koffi.
Diplômée en Droit public / Droits de l’Homme, Laurentine Aguié-Koffi est une militante active de la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO) dont elle membre depuis 1993 puis engagée avec la Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI). Elle est par ailleurs la Présidente de la Commission Etat de Droit et Égalité de Chances (CEDEC).