Hamed Bakayoko est en France depuis le 18 février 2021, pour raison de santé. Que de rumeurs et de supputations à Abidjan et sur les réseaux sociaux à propos de la maladie du Premier ministre ivoirien. Mais en ce début du mois de mars, le chef du gouvernement a décidé de rompre le silence en adressant un message aux Ivoiriens.
Hamed Bakayoko aux Ivoiriens : « Je vous invite à toujours garder… votre foi en Dieu »
Hamed Bakayoko, maître artificier de la réconciliation nationale au sein de la classe politique ivoirienne, a été évacué en France pour un « contrôle médical ». Selon la version officielle donnée par la Primature ivoirienne, le chef du gouvernement devrait par la suite observer un repos avant de rejoindre Abidjan. Hamed Bakayoko séjourne en effet dans l’Hexagone depuis plus d’une dizaine de jours et très peu d’informations relatives à son état de santé, sont portées à la connaissance du peuple ivoirien.
C’est d’ailleurs Kandia Camara, ministre de l’Éducation nationale et cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, pouvoir ivoirien), qui a donné des nouvelles fraîches du Maire d’Abobo, en indiquant : « Je l’ai eu hier (le 23 février, Ndlr) au téléphone, il va bien. Il se repose un tout petit peu pour venir reprendre les affaires là où il les a laissées ».
Le Chef de l’État, Alassane Ouattara, n’a nullement voulu nommer un intérimaire à l’ancien ministre d’Etat, mais plutôt envisage l’hypothèse d’un vice-Premier ministre afin d’assurer la gestion des affaires courantes du gouvernement de Côte d’Ivoire. Même si une partie de la population ivoirienne juge cette décision non conforme à la Constitution ivoirienne.
Député de Séguéla, le ministre de la Défense est également candidat pour le renouvellement des membres du Parlement ivoirien à la faveur des élections législatives du 6 mars 2021, dont la campagne électorale bat déjà son plein à travers la Côte d’Ivoire et met à nouveau la scène politique ivoirienne en ébullition. Aussi, pour couper court à tout ce qui se raconte à son sujet, le premier magistrat de la commune d’Abobo a décidé de briser le silence, ce lundi, pour donner ses nouvelles à ses compatriotes.
Chers tous, le mois de Mars est un mois spécial pour moi.
Je vous le souhaite excellent et vous invite à toujours garder vos valeurs ainsi que votre foi en Dieu.
Pour les législatives du 6 mars, j’encourage tous les candidats à œuvrer pour une campagne et des élections apaisées. pic.twitter.com/F0qqp2vPnf— Hamed Bakayoko (@HamedBakayoko1) March 1, 2021
« Chers tous, le mois de mars est un mois spécial pour moi. Je vous le souhaite excellent et vous invite à toujours garder vos valeurs ainsi que votre foi en Dieu. Pour les législatives du 6 mars, j’encourage tous les candidats à œuvrer pour une campagne et des élections apaisées », a tweeté l’ex-ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, par ailleurs patron de la Grande loge de Côte d’Ivoire (GLCI).
Hamed Bakayoko, son action pour la cohésion et la réconciliation en Côte d’Ivoire
À l’issue de la crise ivoirienne née de la vive protestation des opposants à propos du troisième mandat du Président Ouattara lors du dernier scrutin présidentiel, Hamed Bakayoko avait été mandaté par le chef de l’Etat ivoirien pour entamer un dialogue politique avec les partis politiques de l’opposition. À cet effet, le parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié, le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo, les coalitions politiques qui les soutiennent, ainsi que la société civile de Côte d’Ivoire, s’étaient donné rendez-vous au sein de la Primature dans la capitale économique ivoirienne afin de mettre un terme au conflit ivoirien et parti aux législatives dans la cohésion.
Des proches de l’ex-président Gbagbo étaient également chez le Premier ministre Hamed Bakayoko pour discuter des modalités de retour à Abidjan de l’ancien Chef d’État. Un Comité d’accueil a d’ailleurs été mis sur pied pour accueillir l’opposant historique à Felix Houphouët Boigny dont l’acquittement a été prononcé par la Cour pénale internationale (CPI). L’ancien chef de file des refondateurs était accusé par la justice internationale de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011.