A M’Batto-Bouaké, dans la sous-préfecture de Bingerville, la génération Gnondôh au pouvoir est très remontée contre Anoman Badiglon Edouard, l’ex-chef du village déchu pour des malversations foncières et recours aux violences. Ils l’ont exprimé récemment par l’entremise de Kouadjo Agobey Jérôme, premier notable au chef intérimaire.
Une guerre de succession ravage le village M’Batto-Bouaké
Une crise de succession divise depuis quelques temps les populations de M’Batto-Bouaké après la suspension de Anoman Badiglon Edouard par l’arrêté préfectoral du 21 juillet 2020 pour une durée de six mois puis son remplacement par le chef de la génération au pouvoir Monsieur GBEI N’douffou.
“Il s’agit pour nous de sauver l’avenir de toute une population, avenir mis en danger par un chef du village qui ne pense qu’aux siens et à ses intérêts personnels. Pour y parvenir, il utilise la violence comme système de gouvernance en engageant d’énormes moyens financiers provenant des malversations faites au détriment de la population. Pour toutes ces raisons, il est aujourd’hui poursuivi de toutes parts par la justice. Un tel chef n’a plus sa place à la tête du village et nous prions nos Autorités compétentes de trouver une solution définitive, qui est pour nous la validation du choix du nouveau chef”, a fait savoir M. Kouadjo Agobey Jérôme.
A en croire le notable, plusieurs faits sont reprochés à l’ancien chef du village: ventes illicites de terrains et les abus de biens sociaux. La suspension de Monsieur Anoman Badiglon Edouard est la conséquence de trois faits : la suspension de sa signature par le ministère de la construction et de l’urbanisme, son incapacité de présenter au préfet qui le lui demande le bilan de sa gestion et enfin le rapport du sous-préfet de Bingerville sur sa gestion, précise-t-il.
Alors qu’il est suspendu, M. Anoman Badiglon Edouard a décidé d’entretenir une milice au village, milice composée de jeunes gens déscolarisés à qui il donne régulièrement de l’argent, de la drogue pour exercer la violence sur ceux qui veulent s’opposer à lui et surtout empêcher le chef intérimaire de travailler.
Ainsi, le jeudi 06 Août 2020 une réunion a-t-elle été organisée par les doyens du village en vue de l’établissement du calendrier des différentes rencontres dans le cadre de la réconciliation générale demandée par le Sous-préfet de Bingerville lors de la rencontre du samedi 01 Août 2020 à la place publique du village.
Contre toute attente, un groupe de jeunes du village déjà connus comme des partisans actifs de monsieur Anoman Badiglon Edouard, ont envahi la cour. « Très surexcités, ils ont commencé à agresser et violenter les doyens. Il y a même eu des blessés. Ils ont cassé les chaises, les tables, les seaux. Ils ont emporté aussi de fortes sommes d’argent », apprend-on.
Mais les partisans très actifs de Monsieur Anoman Badiglon Edouard ne sont pas à leur premier coup d’essai. Le samedi 13 février dernier, rapporte le notable, une consultation populaire était prévue pour se tenir à M’Batto-Bouaké, en vue d’entériner le choix du nouveau chef, désigné par la génération Gnondôh au pouvoir et les doyens du village.
Malheureusement, la cérémonie n’a pu se tenir. En effet, ayant appris cette consultation populaire, le chef suspendu, qui est en cavale car recherché par la gendarmerie, a fait une brève apparition au village notamment pour galvaniser ses partisans et les appeler à empêcher la manifestation de samedi qui n’a finalement pu se tenir.
Pour les détracteurs de l’ex-chef du village, la désignation d’Anoman Badiglon Edouard a entraîné une division au sein de la population de M’Batto-Bouaké pour n’avoir pas respecté la procédure mise en place par les ancêtres depuis la nuit des temps. D’où son rejet par une bonne frange de la population.