Ministre de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin (KKB) est déterminé à réussir la mission pour laquelle Alassane Ouattara l’a copté depuis le mardi 15 décembre 2020. L’ancien président de la jeunesse du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a récemment échangé avec la représentante spéciale du président de la Commission de l’Union africaine en Côte d’Ivoire, Mme Joséphine Charlotte Mayouma Kala.
KKB rêve de réconcilier les Ivoiriens
« Le président de la République a procédé ce mardi 15 décembre 2020 à un réaménagement du gouvernement. Ainsi sont nommés sur proposition du Premier ministre chef du gouvernement, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Vagondo Diomandé, ministre de la Réconciliation nationale, Kouadio Konan Bertin », avait déclaré le ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République, Patrick Achi.
Une fois investi de sa nouvelle mission, KKB a ouvertement indiqué qu’il est déterminé à réconcilier les Ivoiriens. « Je suis disposé à aller au front pour aider la Côte d’Ivoire à retrouver la bonne ambiance. Nous devons apprendre à revivre ensemble, en parfaite symbiose comme par le passé », s’était exprimé le candidat malheureux à l’élection présidentielle du samedi 31 octobre 2020.
Le ministre de la Réconciliation nationale a également dévoilé son plan d’action. « Je vous demande à vous tous et au-delà de vous, à tous ceux qui du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, refusent la guerre civile, de devenir les soldats ivoiriens de la paix. Il n’y a pas de plus beau destin individuel et collectif que de servir la paix pour servir notre pays », a-t-il ajouté.
KKB, ministre : un choix qui divise
Kouadio Konan Bertin a été l’adversaire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de fin octobre 2020. Au moment où les deux autres candidats, notamment Pascal Affi N’guessan (Front populaire ivoirien, FPI) et Henri Konan Bédié (Parti démocratique de Côte d’Ivoire, PDCI) appelaient au boycott du scrutin, KKB a choisi d’affronter le président sortant dans les urnes.
Sans surprise, le candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a écrasé l’ancien député de Port-Bouët, une commune d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne. Aux yeux des opposants, KKB voulait tout juste légitimer la victoire du président ivoirien.
Aussi, quand après son écrasante victoire dès le premier tour, Alassane Ouattara nomme son adversaire au poste de ministre de la Réconciliation nationale, cela est perçue comme une récompense au « fils » d’Henri Konan Bédié.
Bamba Moriféré, farouche détracteur du régime Ouattara, n’a pas manqué de critiquer la nomination de KKB. Pour lui, « par cette nomination grotesque, Ouattara, vient de dévoiler le deal honteux qu’il avait passé avec ce garçon opportuniste et qui montre à la face du monde qu’il tenait à être candidat unique, se sachant ultra-minoritaire dans le pays ».
L’opposant ivoirien a martelé que « la nomination à une fonction ministérielle de ce garçon, qui n’a jamais travaillé nulle part, comme tant d’autres « tocards » dans son gouvernement, montre à quel point Alassane Ouattara a rabaissé et humilié notre pays, en faisant ainsi la promotion de la médiocrité au détriment du mérite républicain, facteur décisif pour faire avancer notre nation vers le progrès ».
En tout cas, Kouadio Konan Bertin ne semble pas préoccupé par ces vives critiques et s’engage sur le chemin de la réconciliation nationale. Mardi 23 février 2021, il a échangé avec la représentante spéciale du président de la Commission de l’Union africaine, Mme Joséphine Charlotte Mayouma Kala. Elle était venue traduire l’engagement de l’UA à ses côtés dans cette mission de réconciliation nationale.