L’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié est revenu sur les circonstances de son « enlèvement manqué », survenu le 3 novembre 2020, au plus fort de la crise électorale qui a précédé le scrutin présidentiel du 31 octobre 2020.
Crise post-électorale : Les graves accusations de Bédié contre Ouattara et le régime RHDP
Mercredi 24 février 2021, dans une adresse aux militants de l’opposition, en prélude aux élections législatives du samedi 6 mars prochain, le chef de file de l’opposition ivoirienne, est revenu sur les regrettables évènements qui ont émaillé l’ élection présidentielle d’octobre 2020.
Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) a, à l’occasion, évoqué les circonstances de son arrestation manquée, survenue à son domicile le 3 novembre 2020.
« Mon épouse, Madame Henriette Konan Bédié et moi-même avons été agressés et séquestrés à notre domicile de Cocody par des milices encagoulées et armées. Nous avons échappé à un enlèvement et été interdits de visite », a relaté Henri Konan Bédié.
Soutenu par ses pairs de l’opposition, dont l’ancien chef du Parlement ivoirien Guillaume Soro, le nouvel allié politique de Laurent Gbagbo, avait lancé un mot d’ordre de désobéissance civile, pour contester la légitimité du 3e mandat jugé anti-constitutionnel du président Ouattara.
Ce mot d’ordre visait également à contraindre le régime RHDP, à reformer la Commission électorale indépendante (CEI) et le Conseil constitutionnel, pour garantir au pays un scrutin crédible, transparent et apaisé.
Le refus du gouvernement ivoirien de se plier à ces exigences, avait donné lieu à des évènements d’une extrême violence faisant au moins 85 morts et près d’un demi-millier de blessés, selon un bilan officiel.
« Le triste bilan d’une centaine de morts, de plus de 200 blessés graves et la destruction programmée de biens privés et professionnels, n’a ému personne parmi les tenants du pouvoir en place », a déploré l’ex-allié politique du Rassemblement des républicains.
Qui impute la responsabilité des maux que connait la Côte d’ Ivoire à la volonté du camp Ouattara de « se maintenir coûte que coûte au pouvoir en violation des règles élémentaires de la bonne gouvernance et surtout de notre Loi fondamentale, La Constitution ». « Les vrais résultats de l’élection présidentielle pour laquelle tant d’hommes et de femmes sont morts ou marqués à vie sont connus de tous. La participation réelle confirmée par des observateurs internationaux crédibles est inférieure à 10%. Les résultats annoncés officiellement ne sont que le reflet d’une volonté délibérée de nos dirigeants de prendre en otage la démocratie en dépit des aspirations profondes de notre peuple à la paix », a asséné le chef de file de l’opposition ivoirienne.
Alassane Ouattara faut-il le rappeler a été réélu à une majorité écrasante à l’issue du scrutin boycotté par l’opposition. Le pays tente depuis lors de ressouder son tissu social sérieusement entamé à l’issue des violences nées des divergences entre pouvoir et opposition sur la question de la légitimité du 3e mandat présidentiel, du patron de l’ex-Rassemblement des républicains (RDR). Le dialogue politique initié son décembre dernier a permis de ramener l’opposition sur la table des discussions, et annoncé sa participation aux législatives du 6 mars 2021.