Le retour en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo est désormais connu. C’est du moins ce qu’a annoncé Dr Assoa Adou, Secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI) proche de l’ancien président ivoirien, ce mercredi 24 février, lors de la présentation du comité d’accueil de l’ancien chef d’État.
Dr Assoa Adou formel : « Le retour de Laurent Gbagbo est désormais imminent »
Après son acquittement devant la Cour pénale internationale (CPI) et la levée de certaines restrictions liées à sa liberté sous conditions, Laurent Gbagbo a bénéficié, de la part des autorités ivoiriennes, de deux passeports, l’un ordinaire et l’autre diplomatique. Mais jusque-là, les tractations entre le gouvernement ivoirien et le camp Gbagbo ont buté sur des dichotomies.
Dans l’une de ses éditions en ligne, Jeune Afrique indiquait en effet qu’ « en coulisses, Alassane Ouattara insiste pour que l’ancien président lui téléphone. Mais, ce dernier, en séjour prolongé à Bruxelles, n’a pour le moment pas donné suite à cette demande ». Et pourtant, d’anciens ministres de Gbagbo Laurent, notamment Assoa Adou et Sébastien Dano Djédjé, ont eu une rencontre avec le Premier ministre ivoirien, Hamed Bakayoko, afin d’échanger sur les conditions de retour à Abidjan de l’ancien chef d’État, ainsi que la probable date de son retour.
De même, Kouadio Konan Bertin dit KKB, ministre de la Réconciliation nationale, est au four et au moulin pour faire du retour en Côte d’Ivoire de l’ex-président Gbagbo et le ministre de la Jeunesse de son dernier gouvernement, Charles Blé Goudé, ancien leader de la galaxie patriotique, ainsi que les autres exilés ivoiriens, l’acte majeur de son ministère. L’ancien président des jeunes du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) d’Henri Konan Bédié avait à cet effet annoncé : « La semaine prochaine, je vais à Accra rencontrer des exilés ivoiriens, et de là, je vais à Bruxelles rencontrer Laurent Gbagbo. » Et ce, afin de booster la réconciliation entre les Ivoiriens.
Les démarches pour le retour en Côte d’Ivoire de l’ancien chef d’État, arrêté pendant la crise post-électorale, semblent bien avancées. Le camp Gbagbo annonçait d’ailleurs que « ce mercredi 24 février 2021 à 10h 00, à l’hôtel PALM CLUB des II plateaux Cocody, aura lieu la Cérémonie de présentation du Comité National d’accueil au président Laurent Gbagbo. C’est à cette cérémonie que la date officielle de son retour sera communiquée ! » Avant d’appeler le gouvernement ivoirien « à réunir, dans un délai convenable, les conditions du retour effectif en Côte d’Ivoire du président Laurent Gbagbo ».
Et comme indiqué, cette réunion s’est bel et bien tenue, ce jour, et d’importantes décisions ont été prises, ainsi que l’indique l’ancien ministre des Eaux et forêts et proche collaborateur de Gbagbo : « Gbagbo dit de vous rassurer qu’en mi-mars, il sera de retour en Côte d’Ivoire. » Puis, il ajoute : « Le retour de Laurent Gbagbo est désormais imminent. » Aussi, révèle l’une des figures de proue de la politique ivoirienne, 33 délégations du FPI ont-elles sillonné les 31 régions et 2 districts autonomes de Côte d’Ivoire à l’effet de préparer les esprits des militants et réserver un accueil triomphal à l’ancien détenu du pénitencier de Scheveningen, acquitté de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, accusations portées contre le Woody de Mama, comme l’appellent ses proches, et l’ancien leader des jeunes patriotes.
Le comité d’accueil de Laurent Gbagbo, constitué 13 membres, a d’ailleurs été mis sur pieds, ce mercredi, et travaille à réserver un accueil des plus chaleureux de de Laurent Gbagbo par le peuple ivoirien. À Yopougon, Abobo, Yamoussoukro, Gagnoa, et même au sein de toute la Nation ivoirienne, une certaine ferveur est relayée par la presse ivoirienne à propos de ce retour de l’ancien locataire de la Présidence ivoirienne. Même si son procès est toujours en cours devant la justice internationale, notamment devant la Chambre d’appel, et qu’au niveau de la justice ivoirienne, le patron des socialistes ivoiriens est sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire de la casse de la BCEAO. Une partie des Ivoiriens, notamment proche du camp Ouattara, s’oppose par ailleurs à ce retour de l’un des protagonistes du conflit ivoirien.