Guillaume Soro, qui ne parle plus le même langage avec Alassane Ouattara depuis bien longtemps, est convaincu que l’avenir lui donnera raison sur son ancien mentor. En exil dans l’hexagone, l’ex-chef de la rébellion sous Laurent Gbagbo ne lâche pas prise.
Alassane Ouattara et Guillaume Soro, la rupture
Alassane Ouattara n’a pas du tout digéré le refus de Guillaume Soro d’intégrer le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). L’ex-leader de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) occupait à cette époque le poste de président de l’Assemblée nationale. Mais les divergences entre le député de Ferké et le chef de l’Etat vont aboutir à la démission de Guillaume Soro.
« Oui, j’ai choisi de ne pas m’engager au sein du RHDP unifié. Ainsi, je n’ai pas pris part au congrès du 26 janvier dernier au stade Félix Houphouët-Boigny. Grave erreur ! Grave faute ! Ont tôt fait de clamer certains de mes compères. Mais voyez-vous, je suis homme plus au jugement de l’histoire qu’au jugement des hommes », a lancé l’ex-Premier ministre de Laurent Gbagbo le 8 février 2019 lors de sa démission.
Guillaume Soro, candidat à la présidentielle
Guillaume Soro se débarrasse du titre de chef du Parlement ivoirien. L’homme qui a conduit les Forces nouvelles contre le régime de Gbagbo et du Front populaire ivoirien (FPI), dévoile sa volonté de conquérir le fauteuil présidentiel.
Samedi 12 octobre 2019, en séjour en Espagne, le leader des soroistes se déclacre candidat à l’élection présidentielle de fin octobre 2020. « Plusieurs partis pro-Soro m’ont déjà choisi comme leur candidat, alors oui, je serai candidat. Chacun va se présenter au premier tour en 2020. Maintenant, si je gagne au premier tour, honnêtement, je serai content. Mais s’il y a un second tour, c’est là tous les partis de l’opposition vont se réunir pour soutenir le candidat de l’opposition qui aura obtenu le plus de points », s’est-il exprimé.
Cependant, Guillaume Soro ne pourra pas entrer en Côte d’Ivoire et entamera même un exil dans l’hexagone.
Guillaume Soro clame toujours son innocence
Le pouvoir ivoirien accuse le fondateur de Générations et peuples solidaires (GPS) de vouloir renverser le régime d’Alassane Ouattara. Le gouvernement ivoirien avance que Guillaume Soro est à la tête d’un projet de déstabilisation de la Côte d’Ivoire.
Le 23 décembre 2019, le natif de Kofiplé (nord du pays) décide de rentrer à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, mais son avion est dérouté au Ghana. Certains de ses partisans sont interpellés au siège de Générations et peuples solidaires (GPS). Les autorités ivoiriennes lancent un mandat d’arrêt international contre Guillaume Soro.
En avril 2020, l’ex-chef rebelle est condamné à 20 ans de prison ferme pour recel de deniers publics détournés et de blanchiment de capitaux. Retranché dans l’hexagone, celui que l’on surnomme le « leader générationnel » continue de soutenir qu’il est victime d’une cabale.
« Un jour prochain viendra où @AOuattara_PRCI saura la vérité sur mon compte ! Un jour viendra où la vérité s’imposera aux mensonges, autres cabales de son cercle ! Gardons le cap. Allons à la fusion », a déclaré Guillaume Soro dans un tweet récent.