Dans le dossier de l’accord sur le nucléaire iranien, Javad Zarif, ministre des affaires étrangères de l’Iran, a répondu à Washington, Londres, Paris et Berlin en posant les préalables d’un retour au dialogue.
Nucléaire iranien: Washington et Téhéran se rapprochent
Selon Mohammad Javad Zari, Téhéran reviendra « immédiatement » sur l’amplification de son programme nucléaire quand les Etats-Unis auront levé leurs sanctions.
Le diplomate a ainsi réagi au communiqué des chefs de la diplomatie française, allemande, britannique et américain qui ont demandé jeudi 18 février à Téhéran de respecter ses engagements dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015 en rejetant les menaces.
Ces derniers mois, impatient face à l’administration Biden, l’Iran a multiplié les entorses à l’accord sur son programme nucléaire. Téhéran a annoncé un accès limité, dès le 23 février, aux enquêteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique à certains de ses sites nucléaires, provoquant une vague de réactions inquiètes.
Les États-Unis ont annoncé une série de mesures notamment en envoyant une lettre au Conseil de sécurité pour affirmer que les sanctions internationales levées après l’accord nucléaire de 2015, le sont toujours. Le département d’Etat a également annoncé, jeudi, l’allègement des restrictions imposées sur les déplacements des diplomates iraniens auprès de l’ONU à New York. Des gestes de bonne volonté qui annulent une décision de l’ancienne administration dirigée par Donald Trump.
Tandis que les Etats-Unis et les Européens, soutenus par la Russie et la Chine, poussent pour sauver l’accord sur le programme nucléaire iranien (JCPoA), Téhéran ne se dit prêt à respecter ses engagements qu’à deux conditions : si les sanctions américaines sont véritablement levées ; et si l’accord lui-même ne change ni de paramètres ni de périmètre. Pas question de modifier les dates ou les plafonds de production d’uranium, ni d’inclure dans l’accord des sujets qui n’y figuraient pas en 2015. C’est ce que le président Hassan Rohani a répété, mercredi 17 février, à Angela Merkel.
Javad Zarif a réitéré cette position jeudi. « Les États-Unis ne sont pas revenus sur leur politique et continuent la politique de pression maximale sur l’Iran malgré le fait qu’ils ont reconnu que cette politique avait échoué. Les Européens doivent savoir que les pressions ne marchent pas avec l’Iran et les déclarations sans valeur n’ont aucune utilité. Dès que nous verrons des gestes de la part des États-Unis et des Européens pour appliquer leurs engagements, nous réagirons immédiatement et nous reviendrons à nos engagements », a martelé Mohammed Javad Zarif.
Téhéran veut produire de l’uranium enrichi à 20 % et de l’uranium métallique
Depuis l’arrivée de Joe Biden au pouvoir, Etats-Unis et Iran se renvoient la balle sur la question de savoir qui doit faire le premier pas vers l’autre pour relancer l’accord JCPoA. Washington demande à Téhéran de revenir pleinement dans l’accord, tandis que la République islamique a réclamé que la nouvelle administration démocrate lève au préalable les sanctions.
Depuis 2018, Téhéran s’est affranchi progressivement de nombre de limites qu’il avait accepté d’imposer à son programme nucléaire. Le communiqué américano-européen souligne à cet égard une « préoccupation commune » face à la récente décision iranienne de produire de l’uranium enrichi à 20 % et de l’uranium métallique, qui constitue une « étape-clé dans le développement d’une arme nucléaire ».