Recalés par la Commission électorale indépendante (CEI) de la course aux élections législatives du samedi 6 mars 2021, Justin Koné Katinan et Damana Pickass ont tous les deux saisi le Conseil constitutionnel.
Recalés des législatives 2021 par la CEI, ce que Koné Katinan et Damana Pickass demandent au Conseil Constitutionnel
« Nous nous considérons comme les candidats à l’élection législative du 6 mars 2021 respectivement à Port-Bouët et à Marcory et agiront désormais es-qualités. Aussi notre conseil a-t-il demandé, le vendredi 12 février 2021, au Conseil constitutionnel de prendre acte de nos candidatures et d’en instruire l’enregistrement à la CEI », ont conjointement déclaré Justin Koné Katinan et Damana Adia Pickass.
La Commission électorale indépendante a rejeté les candidatures de ces deux proches de Laurent Gbagbo pour défaut de certificats de résidence mentionnant qu’ils ont effectivement résidé en Côte d’Ivoire de façon continue les 5 dernières années, comme prescrit par l’article 71 du code électoral. « Nous estimant lésés dans nos droits, nous avons exercé, par l’entremise de notre avocat, maître Louis Métan, un recours en annulation de la décision de rejet de nos candidatures par la CEI devant le Conseil constitutionnel », ont fait savoir ces deux cadres du Front populaire ivoirien (FPI), en exil au Ghana depuis la fin du pouvoir de Laurent Gbagbo en 2011.
« Le texte fondamental de notre recours reste essentiellement l’article 82 ci-dessus rappelé qui est ainsi écrit: « toute candidature dont la composition du dossier n’est pas conforme aux dispositions ci-dessus est rejetée par la Commission chargée des élections. Le Conseil Constitutionnel peut être saisi par le candidat ou le parti ou le groupement politique qui a parrainé sa candidature dans un délai de trois jours à compter de la date de notification de la décision de rejet. Le Conseil statue dans un délai de trois jours à compter de sa saisine. Si le Conseil Constitutionnel ne s’est pas prononcé dans le délai susmentionné, la candidature doit être enregistrée », rappellent Damana Pickass et Koné Katinan dans un nouveau communiqué.
«Comme nous ne figurions pas sur la liste dressée par la Commission, aucun électeur n’a contesté notre éligibilité. Or, cette procédure n’est ouverte que dans un délai de 8 jours. En effet, selon l’article 98 : « Le droit de contester une éligibilité à l’élection des députés à l’Assemblée nationale appartient à tout électeur dans le délai de huit jours à compter de la date de publication de la liste provisoire des candidats par la Commission chargée des élections ». La publication de la liste par la CEI a eu lieu le 31 janvier 2021, le délai de contestation s’achevait le 10 février 2021 en tenant compte des délais francs », ont-ils poursuivi.
Les élections législatives de mars 2021 revêtent un enjeu majeur pour chacun des partis politiques ivoiriens, qu’ils soient de l’opposition ou du pouvoir en place. Après la présidentielle contestée d’octobre 2020 qui a vu la réélection à un troisième mandat du chef de l’Etat Alassane Ouattara, le PDCI du Président Henri Konan Bédié et la plateforme politique EDS (Ensemble pour la démocratie et la souverainté), proche de Laurent Gbagbo, lui-même acquitté en janvier 2019 de crimes de guerre par la CPI, espèrent conquerir le pouvoir législatif pour servir de contre-poids au régime RHDP au pouvoir depuis 2011.
« À ce stade, le Conseil Constitutionnel a perdu son pouvoir d’appréciation, il constatera la double forclusion et se soumettra au verdict de la loi qui lui impose de nous considérer tout simplement comme candidats au scrutin du 6 mars 2021. Ce sont les exigences de l’État de droit que nous appelons tous de nos vœux », ont déclaré les deux exilés pro-Gbagbo.