Accusé de tentative de déstabilisation, recel et blanchiment d’argent, Guillaume Soro qualifie de propagande ces accusations visant à le « clouer au pilori ».
Guillaume Soro confond ses détracteurs: « Il fallait bien qu’ils inventent des raisons pour justifier le lâchage »
Soupçonné de tentative de déstabilisation par le régime RHDP dirigé par le président Alassane Ouattara, Guillaume Soro fait l’objet d’une traque judiciaire lancée contre lui par les autorités ivoiriennes depuis le 23 décembre 2019, date de son retour manqué à Abidjan. En exil depuis lors, l’ancien chef de la rébellion armées des forces nouvelles, estime être l’objet d’une campagne de « propagande » dans le seul but de « le clouer au pilori ».
« Quand le régime actuel, issu de la rébellion et qui bénéficie encore des fruits de celle-ci sans vergogne, décide à coup de propagande de me clouer au pilori, c’est un raccourci simplet », a déclaré Soro Guillaume dans une interview accordée au quotidien ivoirien Générations Nouvelles.
« Je vous rappelle que je n’ai plus l’âge des coups d’État. Je suis désormais cinquantenaire. Une sorte de vieux soldat qui a pris sa retraite. J’ai su apprendre de mes erreurs. Dorénavant, je suis dans l’arène politique », a rassuré l’ancien secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). Le président du mouvement politique Générations et peuples solidaires (GPS) a par ailleurs évoqué les départs en cascade pour le RHDP, de certains de ses proches.
« La victoire a plusieurs pères et la défaite est orpheline. Pensez-vous qu’ils seraient partis si j’avais été élu Président de la République à l’issue d’un scrutin constitutionnel régulier ? Ils seraient les premiers à se bomber la poitrine, s’arrogeant la victoire. Je profite encore pour présenter mes condoléances à la famille d’un illustre fils de la Côte d’Ivoire, M. Laurent Dona Fologo, avec qui j’ai partagé des sentiments affectueux réciproques. Rappelez-vous, il nous avait dit qu’on sèche le linge là où le soleil brille. Visiblement, ceux qui sont partis, on peut supposer qu’ils sont de fervents adeptes de cette théorie », a-t-il indiqué.
Pour le filleul de Blaise Compaoré : « il fallait bien qu’ils inventent des raisons pour justifier le lâchage. Eux qui, hier, exaltaient la rébellion contre Gbagbo. On accuse son chien de rage que lorsqu’on veut le tuer ! Il semble qu’au RHDP, on soit le bienvenu et surtout valorisé que lorsqu’on dit les pires calamités sur mon compte, donc à qui mieux mieux. En ce qui me concerne, je suis dans ma deuxième vie : celle du combat politique et démocratique », a confié celui qui a été successivement Premier ministre de Laurent Gbagbo et ensuite du président Alassane Ouattara.
Entre 2002 et 2019, Guillaume Soro était pourtant adoubé par ses anciens alliés du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). L’ancien Premier ministre et ministre de la Défense au lendemain de la crise politico-militaire de 2010-2011, était perçu par le camp Ouattara comme le « héros de tout un peuple », pour avoir, grâce à ses soldats des Forces nouvelles, arraché le pouvoir des mains de Laurent Gbagbo qui voulait confisquer la victoire d’Alassane Ouattara au second tour de la présidentielle de 2010.