Après avoir boycotté l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, le PDCI du président Henri Konan Bédié se prépare à conquérir l’Assemblée nationale afin de servir de contre-poids à l’exécutif dominé par le RHDP du président Alassane Ouattara.
Législatives 2021 à Aboisso: N’gouan Jérémie Alfred, le fer de lance de Bédié, en roue libre
« Le PDCI ne peut pas se permettre d’être absent au niveau du pouvoir législatif parce qu’il faut que le PDCI et l’opposition dans son ensemble constituent un contre-pouvoir pour que le pouvoir Exécutif ne monopolise pas le pouvoir Exécutif et le pouvoir législatif ». Ces propos du Professeur Niamkey Koffi, coordonnateur général du parti dirigé par Henri Konan Bédié, en charge du Comité de suivi et de gestion des législatives, traduisent tout le sens que revêtent les élections législatives du 06 mars 2021 pour le PDCI.
« (…) Le PDCI avait choisi de ne pas aller à la présidentielle parce que cette présidentielle paraissait anti constitutionnelle. Pis, l’organe chargé d’organiser les élections était illégal puisque la Cour Africaine des Droits de l’homme l’avait disqualifié en demandant qu’il soit organisé différemment. Aujourd’hui, après le dialogue politique, cet organe a mis en œuvre les recommandations de la Cour Africaine des Droits de l’homme. Aujourd’hui, le PDCI a un représentant qui est le 4è vice-président de la Commission électorale indépendante. Un 5ème membre issu de l’opposition va également intégrer cette commission », se réjouit également Niamkey Koffi.
Pour ce proche de l’ancien chef d’Etat ivoirien Henri Konan Bédié, il faut expliquer aux militants du parti fondé par Félix Houphouët-Boigny, que si le PDCI part aux élections législatives, après le boycott de la présidentielle d’octobre 2020 qui a vu l’élection à un troisième mandat présidentiel d’Alassane Ouattara, ‘’ce n’est pas parce que nous avons abdiqué, que nous avions laissé tomber les objectifs que nous poursuivions qui sont la construction d’un Etat de droit en Côte d’Ivoire’’.
« Pour des raisons évidentes, un pouvoir législatif totalement aux mains de l’Exécutif, c’est asseoir clairement une dictature que nous ne pouvons pas accepter en tant que partisans d’un Etat de droit. Nous voulons donc dire à nos militants de se mobiliser pour aller voter pour que le PDCI puisse avoir la commande et les manettes de l’Assemblée Nationale pour que le président de l’Assemblée Nationale soit issu du PDCI et de l’opposition. A partir de ce moment, nous exerçons un pouvoir réel sur la vie de notre pays. Ce sont là des raisons suffisantes pour que nous allions aux élections et que nos militants se mobilisent pour voter pour nos candidats », tente de justifier Niamkey Koffi.
Jérémie N’gouan: « J’ai besoin que chacun de vous soit mon directeur de campagne »
Dans la commune d’Aboisso où il représentera le PDCI-RDA lors du scrutin du 06 mars prochain, Alfred Jérénie N’gouan part en roue libre face au candidat du RHDP unifié (parti au pouvoir). Le week-end dernier, le député-maire a reçu, à son domicile de la capitale de la région du Sud-Comoè, plusieurs chefs de communautés, venus lui témoigner tout leur soutien dans cette nouvelle aventure. Mais ce n’est pas tout. En plus du soutien de ces chefs communautaires, il faut ajouter le soutien de militants issus d’autres partis d’opposition, à savoir le Front populaire ivoirien (FPI).
« Il (Jérénie N’gouan) est le seul à maîtriser le terrain, à faire du corps à corps avec ses parents, à connaître les difficultés de la circonscription. Un amour démesuré le lie à ses parents. Il a mené des actions en leur faveur qu’aucun député de la circonscription n’avait faites avant lui. Il a réveillé les esprits qui disaient qu’un député n’ayant pas de budget, ne peut pas impulser le développement. Il leur a donné tort. Il a réalisé une grande partie de ses promesses», a témoigné un des hôtes.
Ancien vice-président de l’Assemblée nationale et président du parlement de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine), Jérénie N’gouan souhaite continuer de bénéficier du soutien des populations d’Aboisso qui l’ont porté à l’hémicycle lors des élections législatives de 2016. « Je veux terminer ce travail que j’ai commencé à l’Assemblée nationale. Je suis venu vous dire que j’ai besoin de votre soutien. Que chacun de vous soit mon directeur de campagne dans chacune de vos localités. On va faire ce travail là ensemble tout en gardant à l’esprit, la paix et la réconciliation nationale. Les événements liées à la présidentielle, ne doivent plus se reproduire. On ne peut jamais accepté qu’on puisse jouer au ballon avec la tête d’un enfant, parce que cet enfant peut être le vôtre. Il faut qu’on revienne à la vraie réconciliation », a-t-il souhaité.
Sur le cas de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, le candidat du PDCI s’est voulu clair: « il faut que Gbagbo revienne puisque rien n’a été prouvé contre lui », a déclaré Jérémie N’gouan. Puis d’ajouter: « Je me réjouis de voir Gbagbo et Bédié enfin ensemble pour sauver l’avenir de nos enfants. Faisons en sorte que le 6 mars, on envoie des gens qui vont militer dans ce sens. Il faut prouver aux yeux du monde entier que le 31 octobre passé, vous avez eu raison de rester chez vous (…) J’ai besoin de votre soutien; j ai besoin que chacun de vous soit le directeur de campagne pour aller porter la bonne nouvelle. Faites la campagne pour moi », a insisté le Vice président du PDCI-RDA.