La grogne à l’Office National de l’État Civil et de l’Identification (ONECI) prend une autre tournure. Après le communiqué de la direction générale accusant les agents grogneurs de « perturbateurs », ces derniers ont tenu à rappeler à l’ordre le DG Kafana Sitionni.
Passe d’armes entre le DG de l’ONECI Kafana Sitionni et 244 ex-agents contractuels
Depuis le 31 Octobre 2020, 244 agents contractuels à l’ONECI sont en colère parce qu’ils ne sont plus sur le terrain. Il s’agit d’agents qui avaient signé un contrat de deux ans avec l’ONI devenu ONECI par Décret N 2019-458 du 22 mai 2019 portant création et organisation de l’Office National de l’Etat Civil et de l’Identification ( ONECI).
Selon un Collectif qu’ils ont mis en place pour défendre leurs intérêts, ce contrat avec l’ancienne structure date maintenant de beaucoup d’années pour certains et de deux ans pour la grande masse, qui est arrivé à terme le 31 Octobre 2020 et qui devrait systématiquement être reconduit soit en CDI soit en un autre CDD comme énoncé dans l’article 2 du décret de création de l’ONECI, stipulant que le personnel employé par l’ONI est transféré à l’agent d’exécution dénommé ONECI aux mêmes conditions, avantages et anciennetés.
Malheureusement pour eux, la nouvelle direction générale dirigée par Kafana Sitionni, fils de l’ancien ministre et maire de la commune de Yopougon (Abidjan), Koné Kafana, ne l’entend pas de cette oreille.
« Ils ont préféré miser sur des nouveaux agents sous un recrutement de copinage pour un contrat de trois mois non renouvelable, pendant que ses proches signent des contrats CDI aux dépens des anciens (…) outillés et qualifiés pour les opérations d’enrôlement et d’identification », dénonce le Collectif.
Cette situation d’injustice qui a entraîné des mouvements d’humeurs récemment au siège de l’office au Plateau, a fait réagir la direction générale de l’ONECI. Dans un communiqué, le DG Kafana Sitionni dénonce une volonté manifeste de perturber le travail de sa structure qui est pourtant à pied d’oeuvre pour tenter de faire face aux « doléances d’agents en fin de contrat depuis le 31 octobre 2020, d’une part et de plaintes relatives à leur gestion administrative en tant qu’agent temporaire d’autre part ».
« L’ONECI tient toutefois à rassurer l’opinion nationale qu’elle met tout en oeuvre pour apporter une réponse aux doléances et plaintes ainsi formulées par ces deux catégories d’ex-agents », peut-on lire dans le communiqué.
Une sortie qui a fait réagir de nouveau le « Collectif des agents d’identification appelés ex-agents par le DG, malgré le fait qu’ils ont été rappelés pour une formation de mise à niveau, évalués et sélectionnés pour l’opération d’identification 2021 ».
Ces derniers disent ne pas se sentir concernés dans la déclaration sur un quelconque mouvement de perturbation de l’opération d’identification. Mieux, renchérissent-ils, ils ne veulent pas simplement être liés à une entreprise de sous-traitance dénommée « Prestimex » pour un contrat de 3 mois non renouvelable.
« Comment comprendre que des agents qui ont passé plusieurs années (2 ans de contrat CDD à plusieurs reprises sans aboutir à un CDI avec l’ex-ONI avant d’être transférés dans les mêmes conditions d’emploi, de salaire et d’ancienneté par décret N°2019-458 du 22 mai 2019 portant création organisation et fonctionnement de l’ONECl peuvent être traités ainsi dans un pays émergent », s’interrogent ces agents.
Puis d’interpeller le directeur général Kafana Sitionni: « Que le DG dise la vérité aux Ivoiriens sur les vrais raisons des erreurs commises sur plus d’un million de dossiers inexploitables car les Ivoiriens méritent mieux que ce qu’il leur sert actuellement ».
Le Collectif de ces ex-agents, dit avoir entrepris des démarches « responsables auprès de la direction générale qui nous sort toujours la même expression » on vous revient » sans toutefois avoir accès au DG.
« Que les Ivoiriens sachent qu’il y a un véritable problème de management du personnel et de gestion financière à l’ONECI. Nous espérons que les autorités compétentes qui ont déjà été saisies du dossier, se pencheront le plus rapidement sur la politique de gestion de cette société d’Etat qui a un devoir de résultat satisfaisant vis à vis du peuple de Côte d’Ivoire », ont-ils espéré.
Les regards sont désormais tournés vers le président de la République, Alassane Ouattara, dont le gouvernement est dirigé par le Premier ministre Hamed Bakayoko.