Kouadio Konan Bertin, plus connu sous le nom KKB, a été nommé au poste de ministre de la Réconciliation nationale au lendemain de l’élection présidentielle. Investi de sa nouvelle mission, l’ancien député de la commune balnéaire de Port-Bouët est décidé à réconcilier les Ivoiriens.
Ouattara bat KKB et le nomme ministre dans son gouvernement
En octobre 2020, Alassane Ouattara, malgré les protestations de l’opposition ivoirienne, a été candidat à l’élection présidentielle. Mieux, le candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a été réélu à la tête de la République de Côte d’Ivoire pour un 3e mandat. L’ancien président Henri Konan Bédié, candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et Pascal Affi N’guessan (Front populaire ivoirien, FPI), dont les candidatures ont été validées par le Conseil constitutionnel, ont décidé de ne pas participer au processus électoral.
« Nous ne nous sentons nullement concernés par l’élection présidentielle en l’état actuel des choses et appelons nos militants à faire barrage au coup d’État électoral qui se prépare. Nous appelons nos militants à empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin et à mettre en application le mot d’ordre de boycott actif par tous les moyens légaux à leurs dispositions afin que le pouvoir actuel consente à convoquer l’ensemble des forces politiques nationales et trouver des solutions à toutes les revendications qui sont ressorties de la proclamation des candidatures », avait lancé Pascal Affi N’guessan au cours d’une conférence de presse dans la capitale économique ivoirienne, le jeudi 15 octobre 2020.
Contrairement à Bédié et Affi N’guessan, Kouadio Konan Bertin refuse de boycotter la présidentielle et décide de défier le président sortant dans les urnes. Les partis politiques, surtout le PDCI-RDA, perçoivent cette décision de KKB comme étant une grosse trahison. En définitive, dès le premier tour de la présidentielle, Alassane Ouattara l’emporte avec le lourd score de 94,27 % devant l’ancien président de la jeunesse du Parti démocratique de Côte d’Ivoire. À la surprise générale, le nouveau président élu annonce l’entrée dans le gouvernement ivoirien de KKB qui récupère le portefeuille du ministère de la Réconciliation nationale.
KKB, nouveau chantre de la réconciliation nationale
Dès sa nomination, le « fils » d’Henri Konan Bédié invite les Ivoiriens à mettre de côté leurs désaccords, leur ego et leurs blessures, estimant que le pays est à la croisée des chemins. Mercredi 10 février 2021, KKB a rencontré Ibrahime Coulibaly Kuibiert, le président de la Commission électorale indépendante. « Il y a exactement cinq mois, j’étais dans ces locaux pour participer à l’élection présidentielle, à l’issue de laquelle il a plu au président de la République de faire de moi le ministre de la Réconciliation nationale. Du coup, j’apparais comme celui qui veille désormais sur la paix », a déclaré le ministre de Ouattara.
À l’approche des législatives, KKB a également rappelé « le rôle essentiel que tient la CEI dans la consolidation » de la paix. « Et comme nous sommes à la veille du scrutin des députés, il m’est apparu nécessaire de rendre une visite de courtoisie à la CEI, à son président pour regarder tout ce qui est mis en œuvre pour nous envoyer à des élections apaisées, de sorte que nous tournions dos effectivement aux troubles. Et que, désormais place soit faite au travail, au développement de la Côte d’Ivoire », s’est-il exprimé.