Les indépendantistes du Front Polisario ont affirmé mardi avoir tué trois militaires marocains lors d’une attaque dans la région de Ouarkziz, dans le sud du Maroc, annonce un communiqué rapporté par l’agence sahraouie SPS.
Le Front Polisario réclame un référendum d’autodétermination
Cette annonce du «ministère» sahraoui de la Défense fait état d’une « opération contre une garnison (…) des forces marocaines stationnée à Ouarkziz, à l’intérieur du Maroc », lundi à l’aube à proximité du territoire disputé du Sahara occidental. Elle n’a toutefois pu être confirmée de source indépendante et il n’a pas été possible d’obtenir un commentaire officiel à Rabat.
L’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) «a occupé cette garnison avant de la démolir entièrement», affirme le communiqué qui ne mentionne aucun bilan côté sahraoui. L’opération, qui a permis de saisir des armes, des munitions et des documents, a fait trois morts dans les rangs marocains, «dont un sous-officier», selon la même source.
Le texte fait état sans détail d’une «opération similaire» dans le secteur de Touizgui, plus à l’est vers la frontière algérienne. Cette assertion n’a également pu être confirmée de source indépendante. Le Polisario se dit «en état de guerre de légitime défense» depuis que le Maroc a envoyé le 13 novembre des troupes dans la zone tampon de Guerguerat, dans l’extrême sud du Sahara occidental, pour chasser un groupe de militants sahraouis qui bloquaient la seule route vers la Mauritanie voisine. Le mois dernier, les forces sahraouies avaient affirmé avoir bombardé la zone de Guerguerat en prévenant d’une prochaine «escalade». Rabat avait alors évoqué des «tirs de harcèlements».
Fin janvier dernier, le Front Polisario avait annoncé le bombardement le samedi 23 janvier la zone tampon de Guerguerat, sous contrôle marocain. Rabat minimise l’incident et évoque une « guerre de propagande ».
Le communiqué fait état également d’attaques le long du mur de sécurité qui sépare les combattants sahraouis des forces marocaines dans ce territoire désertique disputé depuis le départ des colons espagnols.
Selon un haut responsable marocain joint par l’AFP à Rabat, « il y a eu des tirs de harcèlement à proximité de la zone de Guerguerat, mais cela n’a pas touché l’axe routier, le trafic n’a pas été perturbé ».
Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination prévu par l’ONU tandis que le Maroc, qui contrôle plus des deux tiers de ce vaste territoire désertique, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté.
Les négociations menées par l’ONU et impliquant le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie, sont suspendues depuis mars 2019.