Sorti officiellement de prison mardi 19 janvier 2021, Maurice Kakou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a été reçu, mardi 9 février, par Hamed Bakayoko, Premier ministre ivoirien.
Côte d’Ivoire : Guikahué livre les raisons de sa rencontre avec le PM Hamed Bakayoko
Pr Maurice Kakou Guikahué, absent de la scène politique ivoirienne depuis la crise électorale d’octobre 2020, a officiellement repris les commandes du secrétariat exécutif du PDCI-RDA.
Pour sa première apparition publique, mardi 9 février 2021, le bras droit d’ Henri Konan Bédié s’est rendu à la Primature où il a pu échanger avec le Premier ministre ivoirien, Hamed Bakayoko, sur des questions relatives au processus de décrispation du climat sociopolitique national, entamé mi-novembre 2020 entre pouvoir et opposition.
« Nous sommes venus dans le cadre du dialogue politique, processus dans lequel nous sommes rentrés pour faire le point, pour noter les éléments positifs, par exemple la participation aux élections législatives, c’est acté. Également les efforts qui ont commencé à être faits dans le cadre de la libération des prisonniers en insistant sur le fait que les mouvements puissent s’accélérer pour que ceux qui sont encore en prison puissent être libérés pour mieux apaiser le climat politique », a déclaré le secrétaire exécutif en chef du PDCI-RDA à sa sortie d’audience.
M. Guikahué a par ailleurs relevé l’urgence de la mise en place d’un cadre de dialogue réunissant « les grands leaders », Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédie et Alassane Ouattara, afin de donner un coup d’accélérateur aux pourparlers engagés depuis décembre 2020 entre les protagonistes de la dernière crise ivoirienne.
« Depuis un certain temps, il y a une inertie et il ne faudrait pas que la population ait l’impression que les accords ont été signés, les discussions ont été faites et qu’on parle de dialogue politique parce qu’on veut aller aux élections législatives. Ça va au-delà des élections législatives », a fait remarquer le député de Gagnoa, une localité du centre-ouest de la Côte d’Ivoire.
Inculpé au même titre que Pascal Affi N’guessan, du Front populaire ivoirien, et placé sous mandat de dépôt pour «atteinte à l’autorité de l’État » au plus fort de l’élan de contestation contre le troisième mandat jugé illégal de l’actuel chef de l’Etat, patron du RHDP, le secrétaire exécutif en chef du PDCI-RDA doit sa mise en liberté provisoire aux recommandations du dialogue politique initié par Alassane Ouattara.
« Nous savons les gestes qu’il (Hamed Bakayoko) a posés par le passé dans le cadre de l’application de ses accords et nous lui demandons de faire encore beaucoup plus pour décrisper encore mieux l’atmosphère pour que les différentes décisions prises puissent être appliquées pour le bonheur des Ivoiriens dans le cadre de la réconciliation nationale dont nous parlons tous », a plaidé le dirigeant du parti fondé par feu Félix Houphouët-Boigny.
À noter que la situation était devenue presque invivable entre le camp Ouattara et l’opposition ivoirienne. D’ailleurs, plusieurs partis politiques refusent encore de participer aux élections législatives à venir. Guillaume Soro, l’ancien bras droit du Président ivoirien, Charles Blé Goudé et d’autres leaders politiques refusent d’aller à ces élections. Malgré les grands gestes du gouvernement ivoirien en faveur d’un rapprochement de la classe politique ivoirienne, Soro Guillaume, l’ancien président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, reste en dehors de ce processus, du moins publiquement.