Touré Alpha Yaya a quitté Guillaume Soro, dont il était proche, pour déposer ses valises au RHDP d’Alassane Ouattara. À la faveur des élections législatives du 6 mars prochain, le député-maire de Gbon-Kolia a été investi par le parti au pouvoir. Mais bien avant la tenue de ce scrutin, l’ancien Soroïste a jugé nécessaire de raconter la Bataille de Kirina, une histoire imaginaire dont il se fait l’écho pour mettre à nu l’ingratitude de certaines personnes qui ont tourné le dos à leurs bienfaiteurs.
Touré Alpha Yaya raconte l’histoire du « grand chasseur Mianfou »
La bataille de Kirina
Mianfou était devenu très riche et était un homme fort de la notabilité en place. Je ne reconnaissais plus le célèbre chasseur de Gnalefedou, Mianfou homme généreux, courtois, humble et discret… Oui, mon ami Mianfou, homme de qualité et de valeur avait complètement changé.
Personne ne reconnaissait le grand chasseur Mianfou, car il était méconnaissable.
Mianfou avait oublié les consignes du génie quand on lui donnait le secret du pouvoir: il avait été demandé à Mianfou de nourrir les orphelins, d’aider les plus faibles, de ne jamais être arrogant ni orgueilleux dans la vie, d’être juste, honnête et reconnaissant.
Mais le pouvoir du matériel, l’argent avaient métamorphosé Mianfou.
Mianfou ne pensait plus aux orphelins, ni aux faibles encore moins aux pauvres.
Mianfou avait imposé sa règle, chaque chasseur qui tuait un gibier devait lui rétrocéder 10% du gibier.
L’une des règles de la chasse est de faire le bien avec la main droite sans que la main gauche ne le sache, mais notre ami disait à tous le bien qu’il faisait. Le coq appartient à une personne, mais son chant rend service à tout le village qu’il réveille chaque matin.
Le pouvoir de l’argent est une drogue pour les faibles d’esprit. Mianfou était devenu très riche et tous chantaient sa gloire, la sécheresse battait son plein et les préparatifs du mariage de Mianfou étaient en cours avec la reine de saaba.
L’union sacrée s’était bien déroulée et Mianfou déménagea chez sa nouvelle conquête la reine de Saaba.
Quand une termitière te permet de voir une montagne qui te fait retrouver ton village, une fois chez toi, prie le miséricordieux afin qu’il fasse grandir la termitière.
Mianfou avait oublié les siens et même son passé, il se vantait sur tous les toits qu’il devait désormais sa nouvelle gloire à la reine de Saaba. Chieta était devenue la risée de tous, elle n’avait plus accès au puissant Mianfou. Sacrée Chieta l’espoir de la traversée du désert, la battante, la présente pendant les périodes les plus rudes et difficiles, pleurait chaque jour et implorait Allah le miséricordieux, l’omnipotent, le Dieu des plus faibles, détenteur de notre dernier souffle.
Chieta m’avait appelé en larme et m’avait donné raison…
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