Il y a exactement deux ans, Guillaume Soro annonçait sa démission de la tête de la présidence de l’Assemblée nationale. Le 8 février 2019, le député de Ferké a officiellement ôté ses habits de chef de l’hémicycle. Ce 8 février 2021, l’ancien chef de la rébellion ivoirienne revient sur cet épisode de sa vie.
Guillaume Soro : « J’étais conscient que la route serait longue »
Vendredi 8 février 2019, Guillaume Soro a officialisé sa rupture avec Alassane Ouattara en quittant la tête de l’Assemblée nationale. « Oui, j’ai choisi de ne pas m’engager au sein du RHDP unifié. Ainsi je n’ai pas pris part au congrès du 26 janvier dernier au stade Félix Houphouët-Boigny. Grave erreur ! Grave faute ! Ont tôt fait de clamer certains de mes compères. Mais voyez-vous je suis homme plus au jugement de l’histoire qu’au jugement des hommes », a lâché le député de Ferké dans un discours.
L’ex-président de l’Assemblée nationale a révélé qu’il était face à un dilemme. « Trahir mes convictions, donc sauver un poste confortable, ou descendre de mon piédestal et rendre ma démission de mes fonctions, afin de pouvoir me regarder dans une glace », a-t-il ajouté.
Guillaume Soro avait donc refusé de se soumettre à la volonté d’Alassane Ouattara. Deux ans après sa démission, les relations entre lui et son ancien mentor sont très tendues. L’ancien PAN vit en exil dans l’hexagone depuis le 23 décembre 2019. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, le chef de file des soroistes a été condamné à 20 ans de prison ferme dans l’affaire de recel de biens publics détournés et blanchiment de capitaux.
Visiblement, l’homme qui a conduit le destin de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) de 1995 à 1998 n’est pas surpris par sa situation actuelle. « Je savais dès lors que s’en était fini de la démocratie dans mon pays. J’étais aussi conscient que la route, pour le retour, serait longue et rocailleuse: la mort, la prison, l’exil et les trahisons ! Ça n’a pas raté ! Le positif ? Je continue à observer et à apprendre », a écrit Guillaume Soro sur son compte Twitter le lundi 8 février 2021.