Kouadio Konan Bertin a été nommé ministre de la Réconciliation nationale par le Président Ouattara. Alors que bon nombre d’acteurs politiques et d’observateurs critiquent cette nomination, Charles Blé Goudé a quant à lui décidé d’adopter une attitude républicaine.
Charles Blé Goudé à propos de KKB : « J’ai évité d’être le couteau du sacrifice pour l’abattre »
Les relations d’amitié qui lient Charles Blé Goudé à Kouadio Konan Bertin sont un véritable secret de polichinelle. Bien qu’opposés idéologiquement, les deux jeunes leaders ivoiriens se vouent respect et considération mutuelles.
C’est au nom de cette amitié que l’ancien président des jeunes du PDCI-RDA, alors qu’il était député de la Nation, a survolé tous les préjugés, pour rendre une visite mémorable à l’ancien leader des jeunes patriotes dans le pénitencier de Scheveningen à La Haye, où il était détenu avec son mentor Laurent Gbagbo. Ces visites de KKB à CBG ont d’ailleurs été régulières.
Les deux hommes, en dépit de leurs divergences politiques, ne manquent par ailleurs pas de parler de l’avenir harmonieux de la Côte d’Ivoire.
C’est au nom de ce respect du choix politique de l’un ou de l’autre, que l’ancien ministre de Laurent Gbagbo, dans une interview accordée au confrère Alerte Info, s’est abstenu de juger en mal, la nomination de Kouadio Konan Bertin au ministère de la Réconciliation nationale par Alassane Ouattara.
Même si Charles Blé Goudé reconnait avoir appelé son ami, alors qu’il était candidat à la présidentielle 2020, de « se mettre du bon côté de l’histoire », ses récriminations ont cessé dès lors que son KKB a poursuivi dans sa logique jusqu’à entrer dans le gouvernement.
« Je respecte les positions de mon ami KKB. J’ai évité d’être le couteau du sacrifice pour l’abattre. Il a choisi un chemin que je respecte et notre amitié demeure », s’est voulu formel l’ancien leader de la FESCI, avant d’ajouter :
« Aujourd’hui, il est ministre la République et pour parler de lui en public, je dois faire attention parce que c’est maintenant à l’autorité que je parle. Si on parle à deux, je parlerai à mon ami, mais si je parle publiquement, je parle du ministre de la Réconciliation. »
À propos de la « périlleuse mission » de réconcilier les Ivoiriens, qui a été confiée à l’ancien Parlementaire, son ami Blé Goudé avec qui il n’a jamais rompu le contact, est optimiste : « Il peut surprendre… Jugeons l’homme aux actions ».
Mais la réussite à ce ministère hautement stratégique dépend de l’infaillible volonté de celui qui l’a nommé à ce poste de l’accompagner sur les différents dossiers.
« Mais il ne pourra réussir ce challenge-là qu’avec le soutien de celui qui l’a nommé parce que tous ces dossiers sont des dossiers hautement politiques… Il ne peut réussir qu’avec le soutien du chef de l’État », s’est voulu formel le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP).