Le Burkina Faso est la cible privilégiée, ces dernières années, d’attaques terroristes. Après toutes ces années de lutte armée, le gouvernement burkinabè envisage d’engager des pourparlers avec les djihadistes.
Burkina Faso : Le Gouvernement veut discuter avec les terroristes
Le Pays des hommes intègres traverse une zone de turbulences à nulle autre pareille depuis plus de six ans maintenant. Dès le 15 janvier 2016, la capitale du Faso était attaquée en plein coeur avec les attentats-terroristes perpétrés par une horde de djihadistes contre le Splendid Hôtel et le Restaurant-Café Cappuccino de Ouagadougou.
Un an sept mois après, plus précisément dans la nuit du 13 au 14 août 2017, les terroristes récidivent en lançant une expédition sur le café-restaurant Aziz Istanbul de Ouagadougou. Là encore, les victimes se comptent par dizaines. À ces attentats, s’ajoutent d’autres attaques terroristes dans le Nord et dans l’Est du Faso, dans la zone des trois frontières (Mali, Niger et Burkina Faso).
Lors d’une visite à Berlin, en avril 2019, le Président Roch Marc Chistian Kaboré déclarait : « Le Burkina Faso a bénéficié de la paix sociale pendant des années parce que, quelque part, nous avions un deal. Cela me semble évident d’autant que je dois rappeler qu’après le départ de Blaise Compaoré et les élections, à peine avons-nous mis en place le gouvernement le 12 janvier 2016, que nous avions le premier attentat au Burkina Faso et depuis, nous sommes dans une activité antiterrorisme dont l’objectif est de nous empêcher de travailler. »
Son prédécesseur, Blaise Compaoré, avait dénoncé de « graves allégations » portées contre sa personne, avant d’assurer de « sa disponibilité et son soutien dans le cadre de la continuité de l’État face à la situation de déchirure que traverse actuellement le Burkina ». Poursuivant dans son courrier, le président déchu avait ajouté : « J’ai souffert lorsqu’il (Ndlr, le Burkina Faso) a été l’objet d’attaques terroristes qui ont occasionné de nombreuses pertes en vies humaines. »
Dans une déclaration au Parlement burkinabè, le Premier ministre Christophe Dabiré a finalement avoué que son gouvernement était ouvert à toutes discussions avec les terroristes. « Si nous voulons mettre fin à la crise sécuritaire, nous devrons trouver des voies et des moyens de parler avec les responsables d’attaques terroristes afin d’être en paix », a-t-il souhaité.