Les tractations entre les partis de Laurent Gbagbo et d’ Henri Konan Bédié, en vue d’aller en rang serré aux élections législatives du samedi 6 mars 2021, ont accouché d’une souris.
Législatives 2021: Quand les « appétits voraces » de Bédié et Gbagbo font voler en éclats le bloc de l’opposition
Le pari de l’opposition ivoirienne d’aller en rang serré aux élections législatives du samedi 6 mars 2021, est désormais un lointain souvenir. Les deux principaux partis d’opposition, notamment la plateforme politique EDS, proche de Laurent Gbagbo, et le PDCI du président Henri Konan Bédié, ne sont pas parvenus à trouver un consensus dans plusieurs localités sur le choix de candidats communs. Ces élections donneront donc lieu à des duels entre des candidats de partis alliés, notamment à Gagnoa, Bongouanou, Marcory et Port-Bouët, pour ne citer que ces localités.
« Nous étions avec le PDCI, mais dans cette concurrence loyale, il y a des endroits où nous n’arrivions pas à nous entendre. Par exemple, le centre, nous avons demandé un poste seulement à Yamoussoukro. Laurent Gbagbo a dit: donnez-moi un poste. Là où le PDCI est fort, le PDCI reste-là. L’endroit où le FPI de Gbagbo est fort, il reste là. Dans les discussions, par exemple à Marcory, Port-Bouët, le PDCI prend un poste, nous prenons un poste. Dans le V Baoulé, ils ont refusé de partager. Maintenant dans le centre-ouest et à l’ouest, ils veulent partager les postes avec nous. C’est pourquoi Gbagbo a dit niet », a fait savoir Odette Lorougnon, cadre du parti de Laurent Gbagbo.
Les tractations élargies aux autres formations politiques, membres de la coalition de l’opposition, ont également fait ressortir de profonds désaccords entre les alliés d’hier. Pour Charles Blé Goudé et le Cojep, ces élections qui devaient être vues comme « une opportunité pour renforcer la cohésion et l’unité de l’opposition », ont « malheureusement mis au grand jour les appétits et autres guerres de positionnement entre des entités pourtant supposées être des partenaires ».
« Sous l’impulsion hégémonique des 2 grands partis que sont le Pdci et le FPI de Laurent Gbagbo, les alliés sont écartés sans ménagement, avec beaucoup de mépris », regrette Danièle Boni-Claverie. Le projet de grande alliance, s’est mué en un bloc fragmenté, donnant ainsi place à une opposition divisée. La fragmentation de l’opposition, ouvre la voie à une victoire prochaine du RHDP, parti dirigé par le président Alassane Ouattara.