Dénis Kah Zion, Cadre du PDCI et Maire de la commune de Toulépleu, est candidat à la députation. Il affronte Anne-Désirée Ouloto lors des législatives de mars prochain et entend servir sa communauté. Afrique-Sur7 s’est entretenu avec le patron du quotidien Le Nouveau réveil qui fait des révélations inédites sur les rapports RHDP-PDCI.
Dénis Kah Zion, candidat du PDCI: « Individuellement, Anne Ouloto n’a jamais remporté une élection dans le département de Toulépleu »
Afrique-Sur7 (AFS7): Maire de la commune de Toulépleu, vous êtes cette fois-ci, candidat à la députation, quelles sont les motivations de cette candidature?
Dénis Kah Zion (DKZ) : Je voudrais, avant de répondre à votre question, dire un grand merci au président Henri Konan Bédié et à la direction du PDCI-RDA pour la confiance qu’ils placent en ma modeste personne en me confiant de défendre les couleurs du PDCI-RDA dans ces élections législatives. Je dis également merci à mes parents de Toulépleu qui m’ont encouragé et me soutiennent dans cet autre challenge. Pour revenir à votre question, je dirais que les raisons de ma candidature aux législatives sont les mêmes qui m’avaient poussé à briguer la mairie : c’est-à-dire me mettre au service de mes parents du département de Toulépleu, me mettre au service de ma terre natale. Si au niveau de la mairie, j’ai fait des réalisations dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des populations, il reste que la voix du département de Toulépleu n’a jamais été entendue au parlement depuis 10 ans. Je voudrais la porter et défendre les aspirations de mes parents au parlement.
AFS7: Quelles sont vos chances de remporter ces élections quand on sait que vous avez en face de vous, une Ministre, Mme Anne Désirée Ouloto, qui est candidate à sa propre succession?
DKZ: Parler de chance, à mon avis, revient à vouloir jouer à un jeu du hasard. Ma candidature n’est pas le fait du hasard, elle n’est pas ex-nihilo. Ma candidature émane des populations qui ont hâte de se faire entendre. Si elles estiment que c’est moi le mieux outillé pour porter leur voix, elles voteront pour moi sans aucune autre forme de calcul. Peu importe qui est en face de moi.
AFS7: On suppose que de gros moyens seront dégagés par votre adversaire, ne craignez-vous pas d’être écrasé?
DKZ: Certes, elle peut déployer de gros moyens, des moyens de l’Etat que nous n’avons pas. Mais la réalité sur le terrain est que ce ne sont pas tant les moyens qui font élire. En tout cas, pas chez nous. Elle avait tous les moyens, mais n’a jamais gagné une élection à Toulépleu, sans nous. Individuellement, elle n’a jamais remporté une élection dans le département de Toulépleu. Depuis 2013, tous les candidats qu’elle a mis face à nous avec tous les moyens, ont été battus.
AFS7: Selon certaines informations, le président de la République menacerait de remercier tout ministre qui ne se sera pas fait élire après le scrutin, est-ce qu’il faut craindre un passage en force de la Ministre Anne Ouloto?
DKZ: Je ne sais pas ce que le Chef de l’Etat leur a tenu comme langage. Pour moi, elle est une adversaire en face de moi et je dois tout mettre en œuvre pour gagner, quels que soient les moyens qu’elle va déployer et les manigances qu’elle mettra en branle.
AFS7: Si vous perdiez ces élections, seriez-vous prêt à reconnaître votre défaite et à féliciter votre adversaire?
DKS: Je n’envisage pas de perdre cette élection parce que mes parents me font confiance et je leur fait confiance. Mais je suis démocrate. Si les choses se passent dans la clarté, dans la transparence, dans la paix, sans menace, sans fraude, pourquoi ne pas reconnaitre si ça ne marche pas !
AFS7: On se souvient qu’en 2016, vous avez beaucoup contribué à l’élection de votre adversaire à la députation à Toulépleu, 5 ans après, vous êtes candidat contre elle, comment appréhendez-vous ces élections? Autrement dit, que représentent-elles réellement pour vous et votre parti le PDCI?
DKZ: D’abord, je n’ai aucune appréhension pour ces élections. C’est un scrutin comme les autres. Mon souhait est qu’il se passe dans la paix, dans la quiétude et dans une ambiance démocratique. C’est-à-dire, sans menace, sans triche, sans intimidation… Faite ainsi, cette élection permettra de connaitre qui est véritablement dans le cœur des populations ; qui pèse quoi auprès de la base ; qui représente quoi pour les parents.
AFS7: Qu’est-ce qui va faire la différence entre vos deux candidatures?
DKZ : Elle est RHDP, je suis PDCI-RDA. Cela fait déjà la différence.
AFS7: Vu le contexte de tension sociale dans lequel s’est déroulée l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, est-ce que vous craignez des tensions lors de ces législatives à venir, surtout à Toulépleu?
DKS: Je souhaite vivement qu’il n’y ait pas de tension, même si je ne craints pas vraiment. Voyez-vous, nos populations ont vraiment souffert des différentes crises depuis 2002, mais elles savent aussi qui les soutient le mieux dans ces crises et qui est à leurs côtés. Quand nous appelons à l’apaisement, elles nous écoutent, elles nous suivent. Toulépleu s’inscrira dans l’apaisement pour ces législatives.
AFS7: Vous avez été membre du RHDP avant le retrait de votre parti le PDCI de la coalition au pouvoir; cela vous a fait perdre votre poste de PCA de la Poste de Côte d’Ivoire. Est-ce que vous regrettez d’avoir quitté le RHDP?
DKS: Non pas du tout. Je ne regrette pas. Je suis plutôt fier d’être au PDCI-RDA, d’être aux côtés du président Henri Konan Bédié. Nous étions au RHDP groupement politique parce que nous aspirions à une politique saine. Mais le RHDP parti n’est pas allé dans le sens de nos aspirations, et donc nous sommes sortis. Qu’est-ce qu’un poste de PCA devant l’avenir de toute une nation ? Nous avons fait le choix de la Nation de Paix, de la Nation de cohésion, de la vraie fraternité et surtout de la démocratie apaisée où la vie humaine et les lois sont respectées. Nous assumons ce choix.
AFS7: A quelques semaines des élections législatives, dans quel état d’esprit vous préparez-vous à affronter ces élections ? Quel est le défi pour vous?
DKS: Le défi pour nous, c’est de faire entendre la voix de nos parents à la tribune de la Nation, c’est de faire expliquer à nos parents les lois, leurs enjeux et la marche de la Nation.
AFS7: Avez-vous un message particulier à adresser à l’endroit des populations?
DKS: Je dis à mes parents que l’heure est arrivée de faire le choix qui va les libérer.