Simone Gbagbo avait rêvé de retourner au palais présidentiel d’Abidjan-Plateau, dix ans après la chute du pouvoir des refondateurs, incarné par l’historien Laurent Gbagbo. Mais le projet de l’ancienne Première dame ivoirienne n’a pu voir le jour. Que s’est-il passé ?
La chute du pouvoir « sépare » Simone Gbagbo et son époux Laurent Gbagbo
En avril 2011, le pouvoir de Laurent Gbagbo s’écroule après une crise postélectorale historique avec à la clé 3 000 morts, selon le bilan officiel. Alassane Ouattara, le candidat du Rassemblement des républicains (RDR), est reconnu vainqueur de la présidentielle par la Commission électorale indépendante (CEI), alors dirigée par Youssouf Bakayoko. De l’autre côté, le Conseil constitutionnel dirigé par Paul Yao N’dré, proclame la victoire du président sortant qui représentait La majorité présidentielle (LMP).
Pendant quatre mois, les forces loyales à Alassane Ouattara affrontent les troupes restées fidèles à son grand rival. Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo est arrêté, au lendemain de dix jours d’intenses combats à Abidjan. Il était en compagnie de son épouse, Simone Gbagbo. L’ancien chef d’Etat ivoirien est transféré à Korhogo, dans le nord du pays. Pendant ce temps, l’ex-Première dame de la Côte d’Ivoire est conduite à Odienné. Le couple présidentiel est donc disloqué après plusieurs dizaines d’années de vie commune et de combats politiques.
Quand Simone Gbagbo tente de rebondir dans l’arène politique
Simone Gbagbo, contrairement à son époux, ne sera pas transférée à la Cour pénale internationale (CPI). Elle a été jugée et condamnée à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », le 28 mars 2017. Cependant, le 6 août 2018, l’ex-députée de la commune d’Abobo, détenue à l’école de gendarmerie, bénéficie de la mesure d’amnistie de 800 prisonniers, prise par Alassane Ouattara.
Désormais libre, Simone Gbagbo, 71 ans, refuse de mourir politiquement. A l’occasion de l’élection présidentielle de 2015, elle envisage de rebondir dans l’arène politique, nous confie Le Monde. Et pour cela, celle que l’on surnomme « la dame de fer » au sein du Front populaire ivoirien (FPI) a envie de briguer la magistrature suprême.
Pascal Affi N’guessan fausse le plan de Mme Gbagbo
Contre toute attente, Pascal Affi N’guessan se porte candidat à l’élection présidentielle de 2015 au nom du Front populaire ivoirien. L’ancien Premier ministre sous Laurent Gbagbo s’attire la foudre d’une frange des cadres du parti à la rose. L’actuel député de Bongouanou venait là de fausser les calculs de la syndicaliste et femme politique ivoirienne. La division au sein du FPI la conduit à abandonner son projet de reconquérir le palais présidentiel.
En 2020, Simone Gbagbo refuse de se porter candidate à l’élection présidentielle de fin octobre 2020, malgré les sollicitations de certains de ses partisans qui avaient même entrepris de lever des fonds afin de payer la caution de 50 000 000 de francs CFA, exigée à tout candidat.