L’Europe s’effondre. La pénurie de vaccins Covid-19 s’installe et suscite de nombreuses protestations. L’Union européenne accélère les livraisons attendues, renforce les mesures barrières à commencer par les fermetures de frontières et les restrictions de voyage.
Pénurie de vaccins Covid-19 en Europe: Les doses de la discorde
En Europe, les difficultés inhérentes à l’approvisionnement aggravent les disparités de distribution dans les pays. Les lourdeurs administratives s’ajoutent aux difficultés du processus d’achat et de répartition au sein de l’Union européenne. La pénurie de vaccins Covid-19 fragilise déjà la réputation des géants pharmaceutiques, incapables de répondre à la demande. AstraZeneca devrait livrer 40 millions de doses de son vaccin à l’Union européenne au premier trimestre.
L’entreprise dont le vaccin a été autorisé vendredi sur le marché européen, avait annoncé une réduction de trois-quarts des livraisons promises à l’UE. Un retard en partie rattrapé, a annoncé, dimanche, Ursula von der Leyen. Des retards d’approvisionnement de vaccins ébranlent les stratégies européennes et nationales. Pfizer, en difficulté, pourrait être aidé par Pasteur pour faciliter la montée en production, Moderna ne pourra honorer que 25% des commandes en février et l’Union européenne se trouve dans un bras de fer avec AstraZeneca.
Cette dernière va « fournir 9 millions de doses supplémentaires », soit 40 millions de doses au total, et « commenceront les livraisons une semaine plus tôt que prévu », a écrit dimanche la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur Twitter. La dirigeante a également maintenu l’objectif de l’UE de vacciner 70% des adultes d’ici « la fin de l’été ». Malgré tout, les mois de février et mars resteront « une phase difficile » en matière d’approvisionnement en vaccins, a-t-elle toutefois reconnu.
AstraZeneca avait suscité un premier tollé, vendredi 22 janvier, en annonçant ne pas être capable de fournir l’intégralité des vaccins promis à l’UE à l’échéance convenue. Le laboratoire a précisé, mercredi, que Bruxelles ne devrait recevoir qu’environ 20 millions de doses du vaccin d’Oxford au lieu des 80 millions annoncées. Un retard qui pouvait difficilement tomber à un pire moment.
Pénurie de vaccins Covid-19 et fermeture des frontières en Europe
Face au danger que représente l’inquiétante évolution de la pandémie, qui a fait plus de 2,2 millions de morts à ce jour, plusieurs pays ont décidé de durcir leurs mesures restrictives, notamment en matière de voyages. La France a ainsi fermé ses frontières aux pays extérieurs à l’UE, une mesure qui entre concrètement en vigueur lundi, serrant la vis comme le Portugal, l’Allemagne et le Canada – qui a franchi dimanche le seuil des 20 000 morts – pour freiner la troisième vague du Covid-19.
Le Portugal, durement touché, a mis fin dimanche aux déplacements non essentiels à l’étranger. Bruxelles a adopté vendredi un mécanisme permettant de contrôler les exportations hors de l’UE (Union européenne) des vaccins qui y sont produits et d’empêcher la sortie de doses destinées aux Européens. Cependant, elle a renoncé au final à y inclure l’Irlande du Nord après de vives critiques britanniques lui reprochant de compromettre des accords passés dans le cadre du Brexit. Cette dernière décision a été saluée par Dublin.