Jules Brou, proche de l’ ex-chef du Parlement ivoirien Soro Guillaume, a réagi à la libération, mercredi, des militantes de Générations et peuples solidaires (GPS) dont la présidente nationale Anne-Marie Bonifon; toutes arrêtées en août 2020 lors des manifestations contre la candidature à un troisième mandat du président Alassane Ouattara. Le président du Comité d’orientation du mouvement politique Ensemble avec Soro -ES2020, souhaite que cette décision de libération, s’élargisse à tous les prisonniers politiques, notamment l’activiste de la société civile, Pulchérie Edith Gbalet, qui croupit en prison depuis bientôt 5 mois.
Jules Brou (proche de Soro Guillaume): « Les Ivoiriens attendent de Ouattara un geste fort de libération de tous les autres prisonniers d’opinion, dont plusieurs sont détenus illégalement »
Avant l’élection présidentielle d’octobre 2020, les manifestations de protestation, organisées par l’opposition ivoirienne contre un mandat présidentiel de plus pour Alassane Ouattara, ont fait, non seulement des pertes en vie humaine, mais aussi de nombreux prisonniers parmi les militants de l’opposition. Au nombre des personnes mises aux arrêts, figurent des femmes de Générations et Peuples Solidaires, une formation politique présidée par Soro Guillaume, ex-président du Parlement ivoirien, en rupture de ban avec le RHDP, actuel parti au pouvoir.
Depuis le mercredi 27Janvier 2021, ces »amazones » de Soro Guillaume ont été mises en liberté à la grande joie de leurs familles et de leurs camarades de lutte politique. Selon des observateurs, la libération de ces femmes est l’aboutissement de tractations secrètes entre Soro Guillaume et Alassane Ouattara, en prélude au retour au pays natal du premier cité.
Surtout qu’Alphonse Soro, président de l’Alliance Nationale pour le Changement; hier farouche opposant au RHDP, est rentré d’exil il y a moins d’un mois. Au cours d’une conférence de presse tenue mi-janvier, Alphonse Soro et son parti ont annoncé mettre fin à toute collaboration avec le GPS de Soro Guilllaume et appelé à soutenir le Gouvernement du Président Alassane Ouattara.
Jules Brou, porte-parole du Comité d’Orientation du mouvement politique Ensemble avec Soro -ES2020!- fait partie des fidèles partisans de Soro Guillaume dont les défections dans leur camp, n’émoussent pas la volonté de poursuivre le combat aux côtés de leur mentor pour, dit-il, une Côte d’Ivoire démocratique dans le respect des libertés humaines et des lois. Réagissant à la libération inattendue des militantes du GPS, Jules Brou recadre ceux qui voient dans cette mise en liberté, un modus vivendi politique entre le GPS et le RHDP.
»Ce sont des rumeurs infondées, et je ne tiens pas à en faire un commentaire. Ce que je peux dire, une fois de plus d’ailleurs, c’est que ces braves femmes, nos camarades de lutte, ont été injustement arrêtées, en totale violation d’une liberté fondamentale. Celle de manifester librement. Elles ont été libérées sans condition, sans avoir été jugées. Au-delà de la joie des retrouvailles qui nous anime en pareille circonstance, il convient de ne pas perdre de vue qu’en Côte d’Ivoire sous le RHDP, la justice ivoirienne est instrumentalisée à des fins politiciennes. C’est pour cela que nous du GPS et les démocrates, réaffirmons notre volonté sans réserve de poursuivre le combat pour le respect de la Constitution ivoirienne qui, du reste, ne permet pas à Alassane Ouattara de briguer un mandat de plus.
Autre son de cloche : plusieurs personnes trouvent curieux la libération desdites militantes du GPS pendant que Pulchérie Gbalet et d’autres partisans de l’opposition sont maintenus en prison. Nous pensons que cette décision subite prise par la Justice ivoirienne facilitera la recherche de solutions durables à la grave crise politique imposée par Alassane Ouattara à notre pays. Les Ivoiriens attendent de lui un geste fort de libération de tous les autres prisonniers d’opinion, dont plusieurs sont détenus illégalement », soutient Jules Brou.