Pasteur Daniel Ngoy Mulunda, proche de l’ancien président Joseph Kabila, a été condamné mercredi par la justice congolaise à trois ans de prison à Lubumbashi.
RDC: Trois ans de prison ferme pour le Pasteur N’Goy Mulunda, proche de Kabila
L’ex-président de la Commission nationale électorale indépendante (CENI), sous Joseph Kabila, était accusé par la justice congolaise d’ atteinte à la sécurité de l’État, incitation à la haine tribale et propagation de faux bruits. Le procès du pasteur Daniel Ngoy Mulunda, s’est ouvert tard dans la nuit du mardi 19 janvier 2021, sur fond de polémique.
Il avait été arrêté dans sa résidence pour des propos tenus, le 16 janvier lors d’une cérémonie commémorant le 20e anniversaire de l’assassinat de Laurent Désiré Kabila, père de l’ex-président Joseph Désirée Kabila. “Je donne le message à tous les autres et aux dirigeants de ce pays. Si vous voulez que le Katanga continue à être dans la RDC pour toujours et que nous puissions tous partager ce que vous manquez chez vous, le lait et le miel…, vous n’avez qu’à laisser Joseph Kabila en paix…”, avait-il déclaré dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux.
Ces propos jugés « dangereux » avaient suscité une vague d’indignation. Toutefois, faut-il préciser, les avis demeurent partagés sur l’allure qu’a pris ce qu’il conviendrait d’appeler l’affaire « Ngoy Mulunda ». Selon une frange de l’opinion congolaise, la condamnation de l’ex-président de la CENI, « est un nouveau coup porté contre l’entourage de l’ancien président, en pleine offensive de son successeur Félix Tshisekedi pour consolider son pouvoir ».
Avant l’ouverture du procès, des élus katangais réunis au sein du Rassemblement des députés Katangais (RDK), ont dénoncé une arrestation qui met à mal « la liberté d’expression » pourtant garantie par la constitution congolaise. Ils avaient à l’occasion lancé un appel au président Félix Tshisekedi afin qu’il s’implique personnellement dans le déroulement de ce dossier pour que justice soit rendue « dans l’intérêt de l’émergence d’un véritable Etat de droit ».