Touré Alpha Yaya, député sortant de Gbon-Kolia, a réagi aux propos du ministre Marcel Amon Tanoh qui a exprimé ses regrets après ses virulentes attaques contre le président Alassane Ouattara en marge de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020.
Touré Alpha Yaya à Amon Tanoh « Tu ne peux pas nous empêcher de semer le riz par tous les moyens et laver tes mains pour déguster ce même riz après sa récolte… »
L’ex-ministre des Affaires étrangères, Marcel Amon Tanoh, semble amèrement regretter ses propos virulents prononcés à l’encontre du président Alassane Ouattara lors du meeting conjoint de l’opposition ivoirienne le samedi 10 octobre 2020. Dans une déclaration sur sa page Facebook, l’homme reconnaît publiquement avoir profondément « heurté » le chef de l’Etat à qui il présente ses « sincères excuses ».
«J’ai conscience d’avoir profondément heurté le chef de l’État à qui je tiens à présenter publiquement mes sincères excuses, et à exprimer mes regrets aux Ivoiriens », a réagi le fils de Lambert Amon Tanoh. Réagissant à ces propos, le député Touré Alpha Yaya, ex-proche de Guillaume Soro, n’a pas été tendre avec l’ancien ministre.
«On avait besoin de ses propos avant le 31 octobre 2020, pendant la traversée du désert… Si l’opposition avait atteint son objectif, nous ne serions pas à ce stade. Évitons l’opportunisme politique et les opportunistes… Tu ne peux pas nous empêcher de semer le riz par tous les moyens et laver tes mains pour déguster ce même riz après sa récolte…», a lancé le député sortant de Gbon-Kolia sur les réseaux sociaux.
Marcel Amon Tanoh avait claqué la porte du parti au pouvoir le 18 mars 2020, pour ensuite arborer la tunique d’opposant durant la période électorale comptant pour le scrutin présidentiel du 31 d’octobre 2020. L’ex-ministre des Affaires étrangères, entendait ainsi manifester son mécontentement quant au mode de désignation de feu le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, comme candidat du RHDP à la présidentielle de la même année.
Son engagement n’a certes pas été à la hauteur des attentes de ses « nouveaux amis » au sein de la coalition de l’opposition mais ses rares sorties musclées contre Alassane Ouattara, ont été assez suffisantes pour soulever le courroux et l’indignation de ses anciens alliés du RHDP. « N’ayez pas peur. Nous sommes prêts à mourir pour notre pays. Nous ne reculerons plus devant rien. Nous sommes debout. Nous en avons marre. Dites-lui (Alassane Ouattara) de libérer notre pays, de nous le rendre », avait-il lâché le 10 octobre 2020, aux côtés de Pascal Affi N’guessan, d’Henri Konan Bédié, Albert Mabri Toikeusse et des représentants de GPS de Guillaume Soro.
Au décès d’Amadou Gon Coulibaly en juillet 2020, le chef de l’Etat Alassane Ouattara, en fin de son second mandat, a décidé de rempiler pour un troisième; ce qui a suscité des manifestations parfois violentes de certains ivoiriens galvanisés par l’opposition qui dénonçait une candidature illégale au regard de la Constitution qui limite à deux le nombre des mandats présidentiels.