Pascal Affi N’guessan, président de l’une des franges du Front populaire ivoirien (FPI), a été libéré le mercredi 30 décembre 2020, après un mois de détention. Le député de Bongouanou était poursuivi par les autorités ivoiriennes pour « complot contre l’autorité de l’État ». Et pourtant, l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo aurait pu intégrer le gouvernement d’Alassane Ouattara.
Alassane Ouattara envisageait l’entrée d’ Affi N’guessan au gouvernement
La candidature d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du samedi 31 octobre 2020 a suscité une vague de protestations. Les adversaires politiques du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) avançaient que la Constitution ivoirienne interdit au président sortant de briguer un 3e mandat. Dans une interview accordée à France 24 en juillet 2020, Henri Konan Bédié avait ouvertement craché sur la candidature de son rival.
« Il faut pour cela interroger la Constitution. La loi fondamentale qui régit la Côte d’Ivoire en son article 55, c’est la limitation des mandats. Il n’y a pas de troisième mandat en Côte d’Ivoire. Or, Alassane Ouattara, depuis qu’il a accédé au pouvoir, a fait ses deux mandats. Par conséquent, il n’a pas droit à un troisième mandat. Et ensuite, il prétexte que la Constitution ayant été amendée ou refaite, cela remet les pendules à zéro. Mais tous ses experts qu’il a choisis lui-même lui ont dit que l’article 185 de cette Constitution ne prévoit pas que les compteurs soient mis à zéro par la nouvelle Constitution. Par conséquent, sa candidature serait illégale », a martelé le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Malgré tout, Alassane Ouattara est candidat et l’emporte dès le premier tour contre Kouadio Konan Bertin (KKB). Il faut savoir que les deux autres candidats, Pascal Affi N’guessan (FPI) et Henri Konan Bédié (PDCI), ont boycotté le scrutin présidentiel. Sans attendre les résultats proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI), l’opposition ivoirienne a annoncé la création du Conseil national de transition (CNT) présidé par Bédié. Le président nouvellement élu lance les forces de l’ordre aux trousses de plusieurs cadres de l’opposition. Pascal Affi N’guessan est arrêté dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 novembre 2020.
Jeune Afrique livre une information surprenante sur les rapports entre Alassane Ouattara et Pascal Affi N’guessan. Le magazine fondé en 1960 nous apprend que le président ivoirien avait à coeur de nommer le député de Bongouanou en tant que ministre. Mais il a été freiné dans son projet quand celui-ci a boycotté l’élection présidentielle. Il reste à savoir si le l’opposant ivoirien aurait accepté une telle offre politique.