L’avortement légalisé en Argentine. Le président Alberto Fernandez a officialisé jeudi l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) après l’adoption de la loi le 30 décembre par le Parlement.
L’avortement légalisé en Argentine: Le texte de loi promulgué par Alberto Fernandez
L’Argentine, terre natale du pape François de 45 millions d’habitants, vient d’adopter un texte de loi rendant légal l’avortement qui n’était permis qu’en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère, en vertu d’une loi datant de 1921. « C’est un grand pas vers l’égalité des droits, donnant aux femmes la possibilité de décider. C’est l’aboutissement d’une lutte pour toutes celles qui se sont battues pendant tant d’années pour que l’avortement ne soit plus un crime qui force à entrer dans la clandestinité et à s’exposer aux risques que cela comporte », a indiqué le président Alberto Fernandez.
Le pays, majoritairement catholique où plus de 400.000 avortements clandestins sont pratiqués chaque année, selon le gouvernement, a promulgué le texte de loi, le jeudi 14 janvier 2021 qui entrera en vigueur huit jours après la publication de la loi, ce vendredi au Journal officiel.
Avortement légalisé – L’IVG gratuite et sans condition
Cette loi prévoit que l’IVG sera prise en charge par le système de santé argentin et sera donc gratuite. Les médecins qui auront la possibilité de faire valoir leur «objection de conscience », disposeront du droit de refuser de la pratiquer, mais leur établissement de santé devra dans ce cas diriger la patiente sans délais vers un autre hôpital ou une autre clinique.
La question divise profondément l’opinion publique en Argentine. Plutôt, le pays officialisait le mariage homosexuel (2010) et une loi sur l’identité de genre (2012). Et aboutir maintenant à la légalisation de l’avortement, le 30 décembre 2020 par les sénateurs avec 38 voix pour 29 contre et une abstention, deux ans après l’échec d’une première tentative.
Pour l’Amérique latine, cette victoire du droit à l’avortement en Argentine pourrait s’avérer exemplaire et renforcer la mobilisation des mouvements pro-avortement dans la région, où l’avortement reste interdit, sévèrement puni ou très restreint dans une majorité de pays. Rappelons que l’IVG n’était autorisée qu’à Cuba, en Uruguay, au Guyana, dans la ville de Mexico et l’Etat mexicain d’Oaxaca.