Le nombre de chrétiens persécutés dans le monde en 2020 se chiffre à au moins 340 millions, selon l’ONG évangélique Portes ouvertes; le Nigeria et la RDC concentrent le plus grand nombre de tués en raison de leur foi.
Treize chrétiens persécutés sont tués chaque jour dans le monde
Dans son rapport mondial annuel rendu public mercredi 13 janvier, l’association protestante évangélique Portes ouvertes, dont les publications font référence depuis 1997, estime que les « violences antichrétiennes ont progressé de 10 % » faisant bondir le bilan total à « plus de 340 millions de chrétiens fortement persécutés pour leur foi ». « Les minorités chrétiennes persécutées ont dû faire face à des violences sans précédent et une plus grande discrimination. La Covid-19 a amplifié les tendances que nous voyons émerger depuis plusieurs années », écrit l’ONG protestante en présentant son index annuel des 50 pays où les chrétiens sont le plus ciblés.
Le rouge progresse sur la carte des cinquante pays observés. D’octobre 2019 à novembre 2020, selon les données recueillies par les observateurs des églises évangéliques, « un chrétien sur six » en a été victime en Afrique, « deux sur cinq en Asie », souligne Patrick Victor, directeur de Portes Ouvertes France, assurant que ces chiffres sont « en dessous de la réalité ».
La Corée du Nord où « la foi en Dieu est un crime contre le régime »
Pour la 6e année consécutive, le Nigeria arrive « en tête des pays où les chrétiens sont tués pour leur foi », et de loin (3.530 morts), devant la RD Congo (460) et le Pakistan (307). Au Nigeria, « les groupes qui s’en prennent aux chrétiens (Boko Haram, État islamique, militants extrémistes peuls) ont ainsi profité des restrictions sanitaires pour étendre leur influence », souligne l’organisation. Le nombre de chrétiens détenus pour des raisons liées à leur foi a également baissé, passant à 4.277, contre 3.711 en 2019. Près de la moitié se trouvent en Erythrée (1.030) et en Chine (1.010).
Toutes persécutions confondues, la Corée du Nord où « la foi en Dieu est un crime contre le régime », selon l’ONG, reste en tête de ce classement annuel. Suivent l’Afghanistan, la Somalie, la Libye, le Pakistan et l’Erythrée. « Il n’y a pas que des motifs strictement religieux derrière les persécutions: elles peuvent aussi être liées au nationalisme religieux, comme en Inde ou en Turquie, au contrôle étatique, comme en Chine, voire au crime organisé et aux cartels comme en Colombie et au Mexique », résume l’association.