La SOTRA (Société des Transports Abidjanais) normalise son trafic dans la plus grande et populaire commune de Yopougon au Nord d’Abidjan, après plus de trois mois de suspension partielle de ses activités.
SOTRA: Une série d’actes de vandalisme sur les autobus
Les autobus de la SOTRA qui absorbent plus de la moitié du service public des transports à Abidjan avec un monopole dans les quartiers centraux comme Yopougon, Abobo et Koumassi, ont payé le plus lourd tribut avant, pendant et après la crise électorale liée au scrutin présidentiel d’octobre 2020.
La Sotra reprend ses activités dans le grand Yopougon après avoir suspendu plusieurs lignes dont les numéros 42, 47, 44, 771, 728, 212, a-t-on constaté. D’autres lignes seront réduites (27, 39, 34, 40, 43, 37, 36). alors que seules les lignes 20 et le 77 couvraient leurs trajets initiaux. Une bonne nouvelle pour les milliers d’usagers de bus à Yopougon.
Deux milliards de Fcfa de perte
Alors que la course à la présidentielle du 31 octobre bat son plein, la SOTRA va faire face à d’importants actes de vandalisme contre les autobus dans la capitale économique ivoirienne. Au mois d’août 2020, un communiqué diffusé sur la page Facebook officielle de la société de transport, annonce pour la première fois la suspension de son trafic à Yopougon.
Selon un autre communiqué, ce jour-là à 5h50 à Micao, précisément à Yopougon zone industrielle, « un individu a tenté de brûler un autobus après l’embarcation des clients. Le feu a été circonscrit par l’agent régulateur ». La Sotra ne veut plus prendre de risque en cette période pré-électorale émaillée de plusieurs manifestations de la part de l’opposition ivoirienne. Des individus de mauvais acabits profitent en effet de la situation pour casser et brûler les autobus.
Au moins sept autobus dont un express seront incendiés dans ce mois notamment à Yopougon académie, et un à Port-Bouët Gonzagueville. Le lundi 14 septembre 2020, à Yopougon-Sideci palais, un autre bus sera brulé par de fantoches pyromanes. Alors que l’opposition a appelé à un boycott total du processus et a demandé à ses militants d’user de tous les moyens légaux pour empêcher la tenue du scrutin, des manifestations violentes éclatent dans la capitale.
Ce sont des dizaines d’autobus de la Société des transports abidjanais qui iront en flammes, même après la proclamation des résultats de la présidentielle. Le bilan de ces attaques contre la SOTRA est sans appel. Selon un communiqué du ministère des Transports, l’entreprise enregistre une perte de plus de deux milliards de francs CFA.
SOTRA, une entreprise résiliente depuis 1960
Le 18 août 1960, le président de la République signe un protocole d’accord avec la société Renault-Saviem qui donne lieu à la création officielle le 16 décembre 1960 de la Société des Transports Abidjanais (SOTRA). Auparavant, l’Arrêté municipal n° 29 du 3 décembre 1960 interdit la circulation des transports en commun autres que les autobus et les taximètres. En 1961, elle obtient le monopole des transports collectifs urbains, suite à l’Arrêté municipal n° 29 du 7 avril 1961 et devient la première société organisée en Afrique de l’Ouest.
C’est au bout de trois ans qu’elle acquiert le monopole du transport public abidjanais à partir du 1er juillet 1964, le temps pour l’entreprise de s’équiper d’autobus supplémentaires. Elle commence par transporter les écoliers avec trois autobus, puis en 1961, les fonctionnaires avec 23 autobus. Cette même année, neuf nouvelles lignes urbaines sont ouvertes. Ce réseau sera agrandi à la fin de la décennie 1960 à 26 lignes, de 10 à 18 km de long, desservant l’ensemble de la ville.
La carte 4 retrace les principales lignes exploitées par la SOTRA à partir d’Adjamé, de la République et de Marcory qui constituaient les seules têtes de lignes en dehors du dépôt central de Vridi. La majorité des lignes partaient d’Adjamé vers Marcory, desservant le Plateau et Treichville, secteurs de concentration d’emplois.
De Félix Houphouët-Boigny, père fondateur de la République de Côte d’Ivoire, à Alassane Ouattara en passant par Henri Konan Bédié ou Laurent Gbagbo, la SOTRA sert et continue de servir de loyaux services en Eburnie au prix de lourds sacrifices.