Eddy Kapend est désormais libre à la suite d’une grâce présidentielle. Il a passé 20 ans en prison pour avoir participé, selon la justice militaire, à l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila.
20 ans après, Eddy Kapend et 22 autres condamnés sont libres
Eddy Kapend et 22 autres condamnés pour la même affaire sont sortis de prison, ce vendredi 8 janvier 2021. L’ancien aide de camp de Laurent-Désiré Kabila et ses coaccusés avaient en effet été condamnés pour « attentat, tentative de coup d’État, complot, association de malfaiteurs, disparition d’armes de guerre, abandon de poste et trahison ».
Condamné à la peine de mort, le 7 janvier 2003, Eddy Kapend, aujourd’hui âgé de 61 ans, a été le premier à être appelé pour retirer son certificat de libération, avant de se diriger directement vers le bureau du directeur de la prison.
M. Jean-Claude Katende, président national de l’Association africaine des droits de l’homme, a fait savoir que « la libération de monsieur Eddy Kapend et ses amis est une véritable victoire et un aboutissement de tous les combats qu’on a menés depuis plusieurs années. Nous pensons que le moment était très attendu, non seulement par les condamnés ou les graciés eux-mêmes, mais aussi par les membres de leurs familles et beaucoup de Congolais », a -t-il indiqué à Rfi.
Graciés, mais pas réhabilités
Une centaine de personnes avec des pancartes et tee-shirts à son effigie étaient devant la prison pour l’accueillir. Le message était le même : « Libre après 20 ans », « Sorti par la même porte », « Merci Félix Tshisekedi ». Cet attroupement a même créé un petit embouteillage devant la prison de Makala, a constaté un journaliste de Rfi.
« Ils ne sont pas réhabilités. Et comme nous l’avions déjà dit à d’autres occasions, la deuxième phase de ce combat pour nous, c’est la réouverture du procès de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, comme nous-mêmes nous le demandons en tant qu’organisation des droits de l’homme, mais aussi comme la recommandation qui avait été faite par la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. Nous pensons que pour rendre justice à monsieur Eddy Kapend et ses compagnons, mais aussi à Laurent-Désiré Kabila, il est très important que le procès reprenne. Et c’est à l’occasion de la reprise de ce procès que monsieur Eddy Kapend et ses amis pourraient être réhabilités si on constate effectivement qu’ils sont innocents », a ajouté M. Katende.
L’ordonnance présidentielle rendue publique dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier sur la télévision publique, précise également que les condamnations à la peine capitale sont toutes commuées en peine de prison à perpétuité.
De même, les peines de prison à perpétuité sont commuées en peines de 20 ans de réclusion. L’ordonnance exclut les « fugitifs » et les détenus condamnés pour crime contre l’humanité, corruption, détournement des deniers publics et violence sexuelle.