En Centrafrique, dix candidats de l’opposition ont demandé, mardi, l’annulation de la réélection du président Faustin Archange Touadéra dans un scrutin qu’ils jugent « discrédité », n’ayant permis qu’à un électeur sur deux de pouvoir voter dans le pays.
Centrafrique: Des candidats contestent la réélection de Faustin Archange Touadéra, la réaction du Pape François
Dix candidats malheureux de la dernière élection présidentielle en République centrafricaine ont, dans une déclaration conjointe, réclamé l’annulation du scrutin qui a vu la réélection dès le premier tour, avec plus de 53% des surffrages exprimés, du président sortant, Faustin Archange Touadera. Parmi eux, Anicet-Georges Dologuélé (21,01%) et Martin Ziguélé (7,46%), arrivés respectivement en deuxième et troisième positions de la présidentielle ou encore l’ancienne présidente de la transition Catherine Samba-Panza. Ces candidats malheureux dénoncent un grave recul démocratique qui ne « saurait conférer de légitimité » au président déclaré élu.
Les contestataires dénombrent de « nombreuses irrégularités » et notent le fait qu’un peu plus de la moitié de l’électorat n’a pu exercer son droit de vote. Ces élections, faut-il le rappeler, se sont déroulées dans un pays où une guerre civile initiée en 2013 et très meurtrière jusqu’en 2018 avant de baisser en intensité, a été ravivée depuis près de trois semaines par l’annonce d’une offensive rebelle pour empêcher le scrutin.
Le pape François qui s’était rendu en Centrafrique aux heures chaudes de cette guerre civile qui a plongé le pays dans un désarroi total, dit suivre de près l’évolution de la situation dans le pays. Pour encourager la population à la réconciliation, le Premier responsable de l’ Eglise catholique a recommandé ce mercredi aux différentes forces politiques, « d’éviter toute forme de violence ».
« Je suis avec attention et préoccupation les événements dans la République centrafricaine où se sont déroulées récemment des élections au cours desquelles le peuple a manifesté son désir de continuer sur le chemin de la paix », a commenté le pape François. Conformément aux dispositions de la loi fondamentale centrafricaine, la Cour constitutionnelle a, jusqu’au 19 janvier prochain, pour se prononcer sur le recours introduit par les candidats non élus et proclamer les résultats définitifs.