A l’approche des élections législatives du 06 mars 2021, les femmes du RHDP (parti au pouvoir) veulent bousculer les hommes. Ce qui mélange des plans de certains.
A la tête d’un commando de femmes, comment Kandia Camara mélange des plans au RHDP
Au RHDP, les femmes ne veulent plus jouer les seconds rôles. Au moment où s’est ouvert le dépôt des dossiers des candidatures aux élections législatives du 06 mars 2021, les femmes militantes du parti au pouvoir, veulent renverser la tendance. Selon les dernières statistiques, le taux de femmes élues en Côte d’Ivoire, est de 11,5% à l’assemblée nationale, de 12,11% au sénat, de 14,97% dans les conseils régionaux, de 11,33% au sein des conseils municipaux, et de 17% au sein du gouvernement.
Pour parer à ce faible taux de représentativité des femmes dans les instances décisionnelles, les dispositions de l’article 36 de la Constitution ivoirienne ont mentionné clairement la participation des femmes dans les assemblées élues. En clair, soixante ans après les indépendances, il faut que la femme ivoirienne participe à la vie politique de son pays. D’où l’adoption en juillet 2019 par l’Assemblée nationale, d’un projet de loi favorisant la représentation de la femme dans les Assemblées élues.
Ce projet de loi permet d’instituer des quotas de 30% de femmes dans les Assemblées totalement ou partiellement élues, en augmentant leurs chances d’accès à la représentation dans ces assemblées. Ces mesures s’appliquent aux scrutins tels que les élections législatives, Sénatoriales, des Conseillers régionaux, des Conseillers de district, des Conseillers municipaux. « L’adoption de cette loi va être une avancée historique en Côte d’Ivoire et donnera l’espoir d’atteindre la parité homme- femme », s’était réjouie la Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Mme Bakayoko Ly Ramata, pour qui cette loi constitue une avancée notable pour les femmes de Côte d’Ivoire.
L’Assemblée nationale sortante compte seulement 30 femmes sur les 256 députés de la législature sortante. Un nombre bien maigre que comptent relever les femmes du RHDP lors des élections législatives de mars prochain. Dans un communiqué de la Direction nationale du RHDP chargée des femmes, la ministre Kandia Camara annonce la couleur.
«Toutes les femmes du RDHP désireuses d’être candidates aux élections législatives du 6 Mars 2021 sont priées de faire connaître leurs intentions par courrier à déposer au secrétariat de la directrice nationale de campagne chargée des femmes au siège annexe du Rhdp à Cocody rue Lepic au plus tard le jeudi 7 Janvier 2021 après avoir informé les responsables locaux du parti », a informé celle que les militants du parti au pouvoir appellent affectueusement ‘’La Péré nationale’’.
En clair, les candidatures des femmes doivent constituer une priorité dans le choix des candidats devant représenter les Houphouetistes lors des législatives à venir. De Korhogo à Abidjan, en passant par Dimbokro; partout dans toutes les localités du pays, on note un engouement inouï des femmes à prendre une part active à ces élections de mars 2021.
Dans la commune d’Anyama, dans le district d’Abidjan, c’est avec un grand interêt que les Ivoiriens ont appris le lundi 28 décembre 2020 la candidature aux élections législatives, de Mme Fatim Bamba, présentée comme une des épouses de feu le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly décédé en juillet 2020. « Nous jeunesses d’Anyama, réunies au sein de la plateforme des mouvements de jeunesses et de soutien proches du RHDP et de la société civile d’Anyama, encourageons et soutenons la candidature de Madame Fatim Bamba Coulibaly aux élections législatives de Mars 2021 », ont prévenu des jeunes militants du RHDP-Anyama.
Dans la commune de Korhogo, plusieurs femmes bousculent les candidatures des hommes au sein du RHDP. Alors que l’ancien ministre Mamadou Sangafowa et Lassina Ouattara dit Lass Pr (chargé de mission à la présidence de la République) ont été retenus comme candidats du Parti, Mme Okou née Coulibaly, soeur cadette d’Amadou Gon Coulibaly, est annoncée dans les starting-block. Mais elle n’est pas la seule. Une autre dame et non des moindre, Tiegbana Dit Madjara Coulibaly, vient elle aussi de payer sa caution pour son intention de candidature auprès du RHDP.
«Engagée depuis 2002 dans l’action et la mise en place des organes du RDR; membre active du RHDP et conseillère régionale du Poro, je souhaite mettre toute mon expérience au service de la population et pour toujours faire rayonner les couleurs du RHDP et l’esprit du genre», fait savoir Madjara Coulibaly. Dans un milieu politique où on se mène parfois des batailles épiques même au sein du même parti et à l’heure où certains clans préparent déjà l’après Ouattara, il reste à savoir si les voix de ces femmes, se feront-elle entendre.