Guillaume Soro avait ouvertement assuré que la Côte d’Ivoire ne connaitrait pas d’élection présidentielle le samedi 31 octobre 2020. Le fondateur du mouvement politique Générations et peuples solidaires (GPS) qui s’exprimait devant une foule de journalistes le jeudi 17 septembre 2020 à l’hôtel Le Bristol de Paris, n’a pas mâché ses mots. Cependant, malgré cette sortie virulente du député de Ferké, Alassane Ouattara a été réélu dès le premier tour face à Kouadio Konan Bertin (KKB) avec le lourd score de 94,27 %. Pour les partisans du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), l’ex-président de l’Assemblée nationale est tout simplement en perte de vitesse. Ils en veulent pour preuve la faible audience de son message de fin d’année.
Quand Guillaume Soro quittait Alassane Ouatttara
En tournant le dos à l’Assemblée nationale le 8 février 2019, Guillaume Soro s’engage à conquérir le fauteuil présidentiel. Le député de Ferké a préféré quitter la tête de l’hémicycle plutôt que de rejoindre le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix. « Oui, j’ai choisi de ne pas m’engager au sein du RHDP unifié. Ainsi, je n’ai point pris part au congrès ordinaire du 26 janvier dernier au stade Félix-Houphouët-Boigny. Grave erreur ! Grave faute ! Ont tôt fait de clamer certains de mes compères. Mais voyez-vous je suis homme à croire plus au jugement de l’histoire qu’au jugement des hommes », a lancé le natif de Kofiplé dans son discours d’adieu. Guillaume Soro a soutenu qu’il sacrifiait son poste pour la paix en Côte d’Ivoire.
Guillaume Soro, après avoir rendu le tablier, fait savoir qu’il libère le tabouret pour s’emparer du fauteuil. L’ancien chef rebelle s’envole plus tard pour l’hexagone. Au cours d’un séjour en Espagne, le samedi 12 octobre 2019, il annonce sa candidature à l’élection présidentielle. « Plusieurs partis pro-Soro m’ont déjà choisi comme leur candidat, alors oui, je serai candidat », déclarait-il. Le « leader générationnel » décide de rentrer en Côte d’Ivoire le 23 décembre 2019 pour lancer sa campagne présidentielle. Mais menacé par les autorités ivoiriennes, il ne pourra regagner Abidjan. Guillaume Soro est même visé par un mandat d’arrêt international et certains de ses proches sont mis aux arrêts.
Guillaume Soro, la fin d’un parcours de politicien ?
En fin de compte, Guillaume Soro, condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison ferme pour recel de deniers publics détournés et de blanchiment de capitaux, n’a pu prendre part au scrutin présidentiel. Son dossier de candidature a été rejeté par le Conseil constitutionnel. Le leader des soroistes a beau menacer, Alassane Ouattara a été réélu pour un 3e mandat à l’issue de l’élection présidentielle du samedi 31 octobre 2020. Étant donné que l’ancien secrétaire général de la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) n’a pu empêcher la réélection de l’actuel chef de l’État, il apparait aux yeux des partisans du RHDP comme un politicien en fin de parcours.
À la faveur de la fin d’année, les proches d’Alassane Ouattara ont jugé que le discours de Guillaume Soro a eu une faible audience. Cette remarque n’a pas échappé à El Hadj Mamadou Traoré qui a apporté la réplique. « Je vois des gens, surtout nos amis du Restaurant, réagir sur l’audience et non le discours d’hier de Guillaume Soro. Ils essaient de faire croire que son audience aurait baissé et que cela serait le signe de la baisse de sa cote de popularité auprès des Ivoiriens », a-t-il écrit sur Facebook. Ce cadre de GPS estime que « les discours de fin d’année des autres leaders politiques sont passés presque inaperçus ». Pour lui, le discours « de Guillaume Soro a eu le plus d’audience même s’il n’a pas atteint le record de l’année dernière ».
« C’est pour montrer tout simplement l’état d’esprit dans lequel se trouvent les Ivoiriens. Ils sont sonnés par la situation actuelle du pays. Le discours qui pourrait les intéresser serait celui où on leur dirait quand et comment on mettrait fin au règne du gourou du Restaurant. Tout autre discours ne les intéresserait pas », a justifié El Hadj Mamadou Traoré .