Dans une note dont copie nous est parvenue, Allah Saint-Clair, le secrétaire général de la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire) dresse le bilan de l’organisation dont il a la charge.
Alla Saint-Clair donne la vision de la FESCI pour 2021
VŒUX DU NOUVEL AN DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA FESCI
Camarades élèves et étudiants,
Amis de la conscience estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire,
C’est avec un réel plaisir que j’initie, à l’occasion de ce nouvel an 2021, une adresse formelle à votre endroit. Certes, notre organisation la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) n’en a pas l’habitude. Mais je pense que c’est une démarche qu’il nous faut instituer afin de donner au Secrétaire Général en exercice l’occasion de faire le bilan de l’année écoulée et dégager des perspectives pour l’année à venir.
Comme vous le savez, l’année 2020 qui s’achève a été une année particulièrement difficile pour nous. C’est pourquoi, à l’occasion de ces vœux, j’aimerais que nous regardions le chemin parcouru, ensemble, vers l’amélioration de nos conditions de vie et d’étude.
Chers Camarades,
Au moment où je briguais le secrétariat général de notre grande organisation lors du Congrès du 31 mai au 02 juin 2019, j’avais comme priorité :
– L’éradication de la violence sous toutes ses formes en milieu scolaire et universitaire
– Et la promotion de l’excellence.
D’où mon slogan « Zéro violence pour la promotion de l’excellence en milieu scolaire et universitaire ». Nous avons donc organisé dans ce sens une série d’activités de sensibilisation et d’actions de rapprochement entre structures et autres acteurs du système éducatif entamées en 2019 et poursuivies jusqu’à aujourd’hui (le Colloque international sur la non-violence ; les Assises de la FESCI etc.). Cette volonté de pacification totale de notre milieu et de promotion de l’excellence est un idéal que nous poursuivons et continuerons de poursuivre en 2021.
Chers camarades,
L’année 2020 a été une année particulièrement difficile lors de laquelle nous avons dû faire face à des défis importants. Ces défis ont été relevés aussi bien à travers des actions de participation que des actions de revendication.
Les actions de participation
Elles sont aussi bien d’ordre académique que social.
Au niveau académique : l’année scolaire et universitaire 2019-2020 a été menacée par le Coronavirus. Le gouvernement a dû prendre, à partir du 16 Mars 2020, des mesures nécessaires pour lutter contre la propagation de la pandémie (fermeture des établissements primaires, secondaires et universitaires ; mesures de distanciation physique, isolement du grand Abidjan de l’intérieur du pays etc.). Partant de ce que pour nous, l’année blanche était inenvisageable, nous avons travaillé d’arrache-pied pour faire aux différents ministères de tutelle des propositions de reprise des cours et d’achèvement de l’année académique. Nous réitérons nos sincères remerciements à nos ministères de tutelle et à l’ensemble du gouvernement pour avoir su prendre en compte nos propositions et surtout pour avoir créé les conditions de reprise des cours. Ce qui nous vaut aujourd’hui une année scolaire et universitaire 2019-2020 achevée.
Au niveau social : nous avons lancé le 28 mars 2020 un appel à solidarité pour permettre aux étudiants restés en résidences universitaires en période de pandémie d’avoir de quoi survivre. À ce niveau, nous réitérons toute notre gratitude aux nombreux donateurs, ces hommes et femmes aux grands cœurs qui ont exprimé toute leur solidarité en nous soutenant pendant ces moments difficiles. De même, nous avons demandé et obtenu des Œuvres universitaires une exonération de trois (03) mois de loyers en raison de la pandémie pour les étudiants résidants en cités universitaires. Par ailleurs, nous avons travaillé avec les autorités compétentes pour créer les conditions de paiement de la bourse de l’année universitaire 2017-2018 qui connaissait un retard de paiement. Tout ceci a, à n’en point douter, aider notre communauté à tenir. À ce niveau, nous réaffirmons notre ferme engagement à œuvrer pour le paiement des bourses au titre des années académiques 2018-2019 et 2019-2020 qui connaissent également des retards de paiement.
Par ailleurs, en cette année 2021 nous comptons poursuivre avec plus de détermination nos actions de sensibilisation pour lutter contre des fléaux tels que les grossesses précoces en milieu scolaire ; le phénomène de la drogue ; le harcèlement sexuel ; les congés anticipés …
Les actions de revendication
Elles sont également aussi bien d’ordre académique que social.
Au plan académique : outre les nombreuses actions menées par nos différentes Sections et Coordinations dans leur zone de compétence pour garantir les intérêts de nos camarades, l’action de revendication majeure reste la grève du 19 Octobre 2020 pour la suppression des cotisations COGES et la réintégration des élèves arbitrairement exclus pour cas de simple présomption de fraude au baccalauréat Sessions 2019 et 2020.
Concernant le premier point de revendication, le Lundi 14 décembre 2020, lors de son discours à la nation à l’occasion de son investiture, le Président de la République de Côte d’Ivoire a décidé de la suppression des cotisations COGES dans tous les établissements d’enseignement préscolaire, primaire et secondaire à compter du 1er janvier 2021.
Cette suppression constitue donc une victoire pour l’ensemble des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire qui depuis plusieurs années n’ont cessé de se battre pour l’obtenir. Elle est le fruit des humiliations, des blessures, des meurtrissures, des exclusions, des emprisonnements que nous avons subi. C’est le lieu pour nous de leur réitérer nos félicitations pour leur engagement sans faille et leur rendre encore une fois un vibrant hommage. Nous rendons également encore une fois un hommage appuyé au Président de la République, son Excellence, Alassane OUATTARA pour cette décision historique ainsi qu’au Premier Ministre, son Excellence, Hamed BAKAYOKO pour avoir œuvré à la facilitation.
Aussi, nous souhaiterions rappeler que la question de la réintégration des milliers d’élèves arbitrairement exclus des établissements secondaires de Côte d’Ivoire sur la base d’une simple présomption de fraude demeure sur la table et appelle également une décision historique dans ce sens.
Par ailleurs, de nombreux problèmes d’ordre structurel et infrastructurel liés à l’application du système Licence-Master-Doctorat (LMD) dans nos universités publiques et privées feront l’objet d’une attention particulière en 2021. Il s’agit entre autres du problème des Masters payants, du flou autour du cycle Doctorat, du retard dans l’homologation des diplômes, du non-respect de l’harmonisation des frais d’inscription dans les universités et grandes écoles privées, de l’insuffisance et de la vétusté des infrastructures etc. etc.
Au plan social : outre les actions en faveur du paiement de nos bourses, l’action de revendication majeure reste celle qui nous a conduit le mardi 1er septembre 2020 à investir les résidences universitaires de Port-Bouët, Williamsville et Abobo pour demander l’accélération des travaux de réhabilitation. Certes, l’objectif final qui est la fin des réhabilitations et la remise de la totalité de nos résidences n’est pas encore atteint mais nous pouvons dire qu’il y a de l’évolution avec la fin des travaux de réhabilitation de la cité universitaire de Port-Bouët 1 qui n’attend que l’ouverture du processus de logement très prochain pour nous recevoir. Aussi, nos actions de revendication ont permis la reprise des travaux de réhabilitation là ils avaient été interrompus et nous espérons que 2021 sera l’année de l’achèvement de ce processus de réhabilitation qui n’a que trop duré.
Nos actions de revendication jetteront cette année 2021 un regard particulier sur des problèmes tels que le non-paiement des bourses au niveau scolaire ; l’état et le fonctionnement défaillant de nos infrastructures sanitaires (médico scolaires et dispensaires universitaires) ; l’insuffisance de l’enveloppe budgétaire de la bourse etc.
Camarades élèves et étudiants,
La finalité de l’ensemble des actions menées et de celles que nous mènerons en 2021 est de défendre nos intérêts et améliorer nos conditions de vie et d’étude.
Hélas, il reste encore beaucoup à faire. Les défis sont nombreux et le challenge immense. Mais, je vous demande de continuer à faire pleinement confiance à notre instrument commun de lutte qu’est notre organisation la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI).
À l’aube de cette nouvelle année, je voudrais partager avec vous, ma foi en une école ivoirienne d’excellente capable de former des cadres encore plus compétents pour le développement notre cher pays la Côte d’Ivoire.
C’est sur cette note d’espoir que je voudrais souhaiter à chacune et à chacun d’entre vous, une très bonne et heureuse année 2021.
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !
Vive l’école ivoirienne !
Vive la FESCI !
Je vous remercie.
Fait à Abidjan, le 31 décembre 2020
Saint-Clair Allah dit National Makélélé
Secrétaire général de la FESCI