S’achemine-t-on vers la libération d’Affi N’Guessan ? Le Président du FPI pourrait être remis en liberté provisoire avant la nouvelle année 2021, si l’on s’en tient aux recommandations du communiqué final du dialogue politique qui a réuni pouvoir et opposition autour d’une même table d’échanges du lundi 21 au mardi 29 décembre 2020.
La libération d’Affi N’Guessan se dessine après son audition
Figure de la contestation contre le troisième mandat jugé anticonstitutionnel du président Alassane Ouattara, l’ex-Premier ministre ivoirien, Pascal Affi N’Guessan, accusé de sédition, a été interpellé dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 novembre 2020 alors qu’il essayait de regagner Bongouanou, sa ville natale. Cuisiné durant de longues heures à la Direction de la surveillance du territoire (DST), l’ex-porte-parole du Conseil national de transition (CNT) a rejeté toutes responsabilités dans les tragiques évènements qui ont émaillé le scrutin présidentiel du 31 octobre.
Toutefois, révèle l’ Intelligent d’Abidjan, le président du Front populaire ivoirien reconnait avoir financé à hauteur de 20 millions de FCFA des opérations entrant dans la mise en œuvre du mot d’ordre de « désobéissance civile ». Ce montant, aurait-il laissé entendre, était destiné « aux communications téléphoniques, à la restauration et à quelques déplacements des militants dans le cadre de la désobéissance civile ».
Les militants des zones d’Abidjan, des régions de l’Est, du Centre-Est (Bongouanou, Morounou, N’Zi et Iffou), de la région du Goh et du Guemon ( Bangolo et Duékoué particulièrement), étaient les principaux bénéficiaires de la mirobolante somme déboursée par le président du FPI. « Ce ne sont pas les manifestations pacifiques qui ont engendré la destruction de biens publics et privés, des morts, des blessés, des troubles à l’ordre public et des affrontements intercommunautaires », a tenu à préciser M. Affi N’Guessan lors de son audition.
«Tous ces faits sont imputables aux miliciens du RHDP qui ont chaque fois attaqué les manifestants pacifiques et aux mains nues. C’est pour cette raison que le grand nombre de victimes se compte dans les rangs des militants de l’opposition. Si le RHDP nous avait laissé manifester pacifiquement, il n’y aurait eu ni violence, ni morts, ni dégâts matériels », aurait répondu Pascal Affi N’Guessan lors de son interrogatoire.
Présenté pour une seconde fois devant le juge d’instruction ce mercredi 30 décembre 2020, le député de Bongouanou sera entendu sur le fond de l’affaire le concernant et pourrait dans l’attente de la suite de la procédure, bénéficier d’une mise en liberté provisoire, conformément aux recommandations rendues publiques le mardi 29 décembre 2020 au terme du dialogue national entre le pouvoir et l’opposition. Selon son avocat, Me Dagbo, le président du FPI a été libéré ce mercredi et »placé sous contrôle judiciaire ».