Au Niger, plus de 7,4 millions d’électeurs ont voté dans le calme dimanche 27 décembre pour une élection présidentielle qui doit marquer la première transition démocratique ouvrant la succession du président sortant, Mahamadou Issoufou.
Transition au Niger – C’est la première fois que deux présidents élus se succèdent démocratiquement
Mahamadou Issoufou, après deux mandats, laisse sa place à la tête du Niger qui a connu dimanche une journée de vote pour un scrutin présidentiel et législatif dans le calme et dans un climat apaisé, selon des observateurs.
Sitôt le vote terminé, la Commission électorale nationale indépendante, la Céni, a commencé son travail de compilation des résultats. Les premières estimations sont attendues, lundi, et les résultats provisoires connus mercredi ou jeudi.
Ouverts de 8h à 19h, les bureaux de vote qui ont fait le décompte des bulletins à la lumière d’une lampe tempête et des téléphones portables dans certaines localités, ont transmis leurs procès-verbaux à la Céni pour la compilation des résultats dans la grande salle du Palais des congrès qui recevait tous les techniciens de la Céni, le bureau, les observateurs et autres journalistes accrédités pour la nuit électorale.
Des observateurs nationaux ont pu regretter quelques incidents et manquements dans la tenue du scrutin. Le chef de la mission de la Cédéao a salué le climat apaisé des élections. Fort de 23 millions d’habitants, le Niger est un pays sahélien pauvre habitué des coups d’Etat et en proie à des attaques djihadistes récurrentes.
Ce sera la première fois que deux présidents élus se succèdent dans ce pays à l’histoire jalonnée de coups d’Etat depuis son indépendance, en 1960. Le président sortant Mahamadou Issoufou ne prend pas part à ce scrutin. Il espère passer le témoin à son bras droit, Mohamed Bazoum, 60 ans, grand favori du scrutin.
Deux anciens présidents, Mahamane Ousmane et Salou Djibo, deux anciens premiers ministres, Seini Oumarou et Albadé Abouba, et sept ex-ministres figurent parmi les candidats, pour une moyenne d’âge de plus de 60 ans. Un des principaux défis du prochain président sera de juguler les attaques djihadistes.
Deux attaques meurtrières ont été perpétrées à l’approche du scrutin, une dans l’Ouest (sept soldats tués le 21 décembre), où sévit l’Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS), et une autre dans l’Est, revendiquée par les djihadistes nigérians de Boko Haram (trente-quatre morts le 12 décembre).
Les attaques incessantes ont fait des centaines de morts depuis 2010 et fait fuir de leurs foyers environ 500 000 réfugiés et déplacés, selon l’Organisation des Nations unies (ONU), selon l’AFP.