Au Mali, la mort de Soumaïla Cissé suscite beaucoup d’émotions. L’ex-otage pendant six mois des jihadistes, est décédé ce vendredi à Paris du coronavirus.
Soumaïla Cissé : 40 années de sa vie consacrées aux Maliens
Depuis l’annonce de son décès par sa famille et son parti, l’Union pour la République et la Démocratie (URD), c’est un hommage unanime qui lui est rendu sur les réseaux sociaux, notamment par la classe politique malienne sans distinction aucune.
« Soumaïla Cissé s’en va à un tournant critique de notre évolution en tant que Nation. Nul doute qu’en ce moment, le pays avait encore particulièrement besoin de son expérience et de sa sagesse pour relever les défis de l’heure », a souligné le président Bah N’Daw sur le site de la présidence malienne.
« En octobre dernier, j’ai eu le privilège de recevoir Soumaïla Cissé après sa libération. Il m’avait laissé l’impression d’un homme encore plus déterminé et engagé pour son pays. Son optimisme était demeuré intact et sa dure détention de plusieurs mois l’avait comme davantage aguerri », a rappelé le président de la transition du pays.
L’ancien ministre de l’Economie et des Finances est décédé à l’âge de 71 ans dans la capitale française où il avait été transféré pour des soins après avoir été testé positif au COVID-19.
« Soumaïla a consacré les 40 dernières années de sa vie aux Maliens, à notre pays et à notre région ouest africaine. Partout où il a servi, il a laissé le souvenir d’un homme compétent et affable. Je peux en témoigner, l’ayant connu tour à tour comme ministre et président de la commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA », a pour sa part indiqué l’ancien Premier ministre Moussa Mara.
« Aujourd’hui, c’est toute la nation malienne ainsi que le continent africain qui pleure un de ses valeureux fils », a déclaré le Premier ministre de transition, M. Moctar Ouane.
« En lui, le Mali perd un de ses plus illustres enfant. Ses compétences de technocrate, sa vision de politicien manqueront au pays. Brillant à tous les postes occupés, fin d’esprit et d’un humour désarmant, il aimait le Mali », a salué Tiegoum Boubèye Maïga, chroniqueur politique et ex-responsable de la Cellule de communication de la présidence malienne sous le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta.
Ancien chef de l’opposition parlementaire, Soumaïla Cissé a été deuxième à trois reprises de l’élection présidentielle. Aux scrutins présidentiels de 2013 et 2018, il s’était incliné face à Ibrahim Boubacar Keïta, renversé le 18 août par des colonels.
Ingénieur-informaticien de formation, Soumaïla Cissé a étudié au Sénégal et en France où il a travaillé dans de grands groupes tels qu’IBM, Péchiney ou Thomson, avant de rentrer au Mali.